Coûts économiques associés à l’obésité et l’embonpoint : nouveau rapport de l’INSPQ
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) vient de publier un nouveau rapport intitulé « Les conséquences économiques associées à l’obésité et l’embonpoint au Québec : les coûts liés à la consommation de médicaments et à l’invalidité ».
En s’appuyant sur les données de l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP), l’INSPQ a évalué à 1,4 milliard de dollars, en 2011, les coûts associés à la consommation additionnelle de médicaments et la plus grande fréquence de l'invalidité chez les adultes en condition d’embonpoint ou d’obésité.
Médication et invalidité
Selon les données disponibles, les chercheurs ont pu observer que, entre 1994 et 2011, les Québécois souffrant d’obésité avaient utilisé 40 % plus de médicaments que les personnes de poids normal. Pour les Québécois en condition d’embonpoint, la différence observée était de 17 %.
Les auteurs de l’étude ont ensuite voulu évaluer les coûts indirects de l’invalidité1 entraînés par l’embonpoint et l’obésité. Plutôt que de comptabiliser les prestations de soins de santé, ils ont calculé les pertes de productivité pour l’économie en général.
Voici une estimation des dépenses excédentaires :
- Coûts des médicaments pour l’embonpoint : 390 M $
- Coûts des médicaments pour l’obésité : 450 M $
- Coûts de l’invalidité associée à l’obésité : 610 M $
À ces coûts reliés à la surconsommation de médicaments et la perte de productivité, s’ajoutent ceux des prestations en soins de santé. Dans un précédent rapport, l’INSPQ avait chiffré à 1,5 milliard de dollars les coûts en soins de santé (nuits passées à l’hôpital et consultations médicales) associés à l’embonpoint et l’obésité chez les adultes québécois.
Ces travaux sont menés dans le but de faire la promotion de saines habitudes de vie en lien avec la prévention des problèmes reliés au poids, et de fournir de l’information pouvant contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes, et ce, quel que soit leur poids.
L’INSPQ rappelle, d’ailleurs, qu’il est souhaitable de créer des environnements physiques plus favorables au transport actif en augmentant, par exemple, le potentiel piétonnier des quartiers et en procédant à l’aménagement d’infrastructures cyclables. En outre, de nombreuses mesures peuvent être mises de l’avant pour rendre les environnements plus propices à la saine alimentation. Par exemple, la reformulation nutritionnelle des aliments transformés, la réduction de la taille des portions de certains produits, une offre alimentaire de qualité dans les milieux de travail, ainsi qu’un meilleur accès aux aliments favorables à la santé à des prix compétitifs.
1 En raison du manque de puissance statistique, sans doute attribuable à la faible taille de l’échantillon québécois, les auteurs se sont basés sur la tendance canadienne qui montre, elle, un rapport significatif entre l’obésité et l’invalidité.
Source : INSPQ
Veille Action – 26 octobre 2015 - Mise à jour le 29 octobre 2015