50 pistes d’action pour outiller les décideurs en matière d’environnements favorables à la santé : bilan de l’expérience québécoise
La nouvelle publication « Comment faire mieux? L’Expérience québécoise en promotion des saines habitudes de vie et en prévention de l’obésité », propose 50 recommandations pour que le Québec maintienne et optimise ses actions et initiatives dans le domaine des environnements favorables à la santé.
Ce livre étoffé a été rédigé par des chercheurs de la Plateforme d’évaluation en prévention de l’obésité (PEPO) et de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
La nécessité de faire un bilan
Ce document dresse un portrait des stratégies provinciales et régionales déployées depuis 2006 et formule des recommandations visant à optimiser ces actions, mais propose aussi d’innover. « Le Québec est à un tournant au chapitre du financement des programmes axés sur les saines habitudes de vie, nous explique, au téléphone, Yann Le Bodo, un des auteurs2. Il était donc important de faire un bilan de tout ce qui avait été fait depuis 2006 ».
La PEPO et l'INSPQ ont en effet réalisé un travail colossal en répertoriant 166 initiatives régionales et provinciales et en effectuant une revue approfondie des données probantes. « Nous nous sommes appuyés sur des recommandations internationales bien documentées et sur l’expérience des acteurs québécois pour rédiger ces 50 pistes d’action », souligne Yann Le Bodo.
La publication fait ressortir 12 recommandations « incontournables », parmi les 50 proposées. Ces 12 pistes d’action sont énumérées ici.
Parmi ces 12 recommandations, les auteurs en mentionnent deux qui sont primordiales, car elles constituent des « opportunités structurelles ».
La rénovation des écoles : une occasion à ne pas manquer
« La première action structurelle à mener est en lien avec la rénovation des écoles actuellement en cours et à venir, soutient Yann Le Bodo. Ces travaux sont une occasion en or de revoir l’aménagement des locaux où les jeunes prennent leurs repas et où ils sont physiquement actifs »
Conjuguer la rénovation des écoles et le souci des saines habitudes de vie permettrait de répondre à deux des recommandations incontournables mentionnées dans le livre : réaménager les infrastructures scolaires afin, d’une part, de permettre aux jeunes de prendre leur repas dans des locaux conviviaux, et, d’autre part, de bouger dans des installations qui facilitent et stimulent l’activité physique durant et après la journée scolaire.
L’aménagement du territoire et les plans d’urbanisme : des outils structurants
« Les administrations des municipalités régionales de comté (MRC) et des deux communautés métropolitaines (Montréal et Québec) sont tenues de préparer des schémas et des plans d’aménagements. Cependant, on constate que moins du quart de ces politiques incluent des critères de densité, de mixité ou de connectivité pour l’aménagement des quartiers », peut-on lire dans la publication du PEPO et de l’INSPQ.
« Certaines villes sont des pionnières en matière d’aménagements favorables à l’activité physique et à la saine alimentation. Il s’agit maintenant d’inciter l’ensemble des municipalités à adhérer à cette culture des saines habitudes de vie, souligne Yann Le Bodo. Les décideurs prévoient une analyse des impacts environnementaux de leurs plans d’urbanisme; pourquoi ne pas aussi prévoir une évaluation des impacts sur la santé des citoyens? »
Crédit photo : Jean-François Bruneau. Trottoir traversant à Genève
Évaluer les impacts santé des interventions
L’évaluation des effets des interventions en saines habitudes de vie et en prévention de l’obésité fait également partie des 12 recommandations incontournables présentées par la PEPO et l'INSPQ.
« Très peu des interventions déployées ont fait l’objet d’une évaluation en bonne et due forme de leur efficacité, constate Yann Le Bodo. Bien que ce type d’évaluation demande des ressources et une collaboration intense entre les acteurs de terrain et les évaluateurs, il est primordial de se livrer à cet exercice si nous voulons mesurer les progrès accomplis et savoir ce qui fonctionne le mieux, poursuit-il. Le financement des programmes et des initiatives en saines habitudes de vie constitue un investissement très rentable, car il permet de juguler l’augmentation des coûts de santé reliés à l’obésité », conclut le chercheur.
Sources : Communiqué de presse et résumé du livre.
Livre intégral téléchargeable gratuitement : Le Bodo, Y., C. Blouin, N. Dumas, P. De Wals et J. Laguë. COMMENT FAIRE MIEUX? L’Expérience québécoise en promotion des saines habitudes de vie et en prévention de l’obésité. Québec, Plateforme d’évaluation en prévention de l’obésité (PEPO) et Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Les Presses de l’Université Laval, 2016, 379 pages.
Veille Action – 8 avril 2016
1. Ce livre est issu d’un forum qui a réuni des acteurs impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des initiatives québécoises, ainsi que des experts dans le domaine de la prévention de l’obésité et des maladies chroniques.
2. Yann Le Bodo est professionnel de recherche au sein de la Plateforme d’évaluation en prévention de l’obésité (PEPO).
