100 initiatives locales pour une alimentation responsable et durable au Québec
L’Université Laval a recensé 100 initiatives locales axées sur une alimentation responsable et durable au Québec. Survol de ce dossier étoffé, publié dans le Journal RESOLIS.
Intitulé Systèmes alimentaires territorialisés au Québec — 100 initiatives locales pour une alimentation responsable et durable, ce dossier a été récemment publié par l’association sans but lucratif Recherche et évaluation de solutions innovantes et sociales (RESOLIS).
C’est la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de l’Université Laval (Chaire DDSA) qui a fait cette recension, non exhaustive, des 100 initiatives présentées dans cette publication. Un document unique, contenant aussi des textes écrits par des experts, et qui sera utile à toute personne travaillant dans le secteur agroalimentaire.
Définition
Un système alimentaire territorialisé (SAT) est, selon le professeur Jean-Louis Rastoin : « un ensemble de filières agroalimentaires répondant aux critères du développement durable, localisées dans un espace géographique de dimension régionale et coordonnées par une gouvernance territoriale. »
Les initiatives présentées par la Chaire DDSA sont issues de tous les maillons de la chaîne agroalimentaire : la production agricole et de semences, la transformation, la distribution, la restauration, la consommation, la lutte contre le gaspillage, la gestion des déchets, etc.
Objectif : favoriser une transition alimentaire
Le projet des SAT comporte plusieurs objectifs interdépendants et 5 dimensions :
- Améliorer la qualité « totale » (nutritionnelle et organoleptique) des aliments afin de répondre aux besoins réels des consommateurs : dimension sociale.
- Développer les produits dans des filières de proximité : dimension géographique.
- Privilégier une agriculture familiale et des réseaux de petites entreprises agroalimentaires, des circuits alternatifs de commercialisation et mieux partager la valeur créée par une gouvernance territoriale : dimension entrepreneuriale.
- Inventer de nouveaux modèles de production respectueux de la santé des consommateurs et intégrant une bonne gestion des ressources naturelles, tout en limitant l’impact sur l’environnement : dimension technologique.
- Réduire les pertes et gaspillages tout au long de la chaîne alimentaire : dimension éthique.
Quelques exemples
Voici quelques-unes des initiatives présentées dans ce document :
Du producteur à mon bedon. En Chaudière-Appalaches, Du producteur à mon bedon, est une initiative éducative qui vise à faire découvrir aux enfants le quotidien des travailleurs agricoles et leur contribution à la vitalité des communautés.
Photo : Table Agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches
Les Serres Kuujjuaq. Au Nunavik, les Serres Kuujjuaq résultent d’un projet de recherche participative qui a mobilisé la communauté. Cette initiative a permis de créer de l’emploi, de réduire l’enfouissement de déchets, de développer des activités sociales et éducatives et de favoriser l’accès à une alimentation saine et nutritive.
La coopérative de solidarité du Cap. En Haute Gaspésie, la Coop du Cap regroupe une centaine de membres qui mettent leur talent et leur énergie dans 4 secteurs d’activités, soit l’agroalimentaire, l’éducation environnementale (jardins communautaires, par exemple), les activités en forêt et les services à la communauté.
La Ferme Morgan. Située dans les Laurentides, La Ferme Morgan est une coopérative de solidarité qui vise à approvisionner localement les résidents en aliments biologiques tout en pratiquant l’agriculture dans le respect de la nature et du bien-être animal. Cette initiative a aussi pour objectif d’informer le public sur les enjeux agricoles et des impacts sur les écosystèmes.
Le verger de l’Île Nepawa. En Abitibi, le Verger de L’Île Nepawa, produit des fruits dans une zone normalement hostile à ce type d’agriculture, dans le but d’approvisionner les citoyens locaux.
Les Artisans Paysans. Au Saguenay−Lac-Saint-Jean, la coopérative Les Artisans Paysans est une ferme maraîchère biologique diversifiée qui distribue ses 35 variétés de légumes pendant la saison estivale. Soutenue et gérée à la fois par ses membres travailleurs, utilisateurs et de soutien, la coopérative tisse des liens solides avec sa communauté de Chicoutimi.
Système alimentaire local : bénéfique sur plusieurs plans
Dans son éditorial, Geneviève Parent, professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaire écrit ceci : « Alors que les producteurs agricoles, les élus et les citoyens s’interrogent sur l’avenir du secteur agricole québécois, les travaux de la Chaire DDSA permettent de constater qu’un système alimentaire local est non seulement positif d’un point de vue social et environnemental, mais qu’il représente également un véritable moteur économique pour les communautés locales québécoises. »
Pour en savoir plus les systèmes alimentaires durables, consulter notre fiche : Vers un système alimentaire local, durable et axé sur la santé.
Source : Systèmes alimentaires territorialisés au Québec – 100 initiatives locales pour une alimentation responsable et durable. Journal RESOLIS, numéro 7, février 2016.
La Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de l’Université Laval (Chaire DDSA) a pour mission de développer des connaissances en droit national et international au regard de l’objectif de protéger et de promouvoir la diversité agricole et alimentaire.
Recherche et évaluation de solutions innovantes et sociales (RESOLIS) a pour mission de contribuer au progrès social par la capitalisation et le partage des savoirs de terrain. Cette association sans but lucratif a développé des outils de repérage, d’évaluation et de valorisation des meilleures pratiques, afin de démontrer que les initiatives basées sur la solidarité peuvent être une source de véritables innovations sociales.
Veille Action – 21 mars 2016