Observatoire des tout-petits : le rôle des municipalités en matière d’environnements favorables à la petite enfance
Au cours de la première table ronde organisée par l’Observatoire des tout-petits, plusieurs personnes ont souligné le leadership que les municipalités peuvent et doivent exercer pour créer des environnements favorables au développement des 0-5 ans.
Geneviève Brouillette, Carl Lacharité, Me Pascale Pageau, John Husk
Comment donner plus de place au développement des tout-petits dans la société québécoise? Voilà la question qui a été posée aux participants à la table ronde qui s’est tenue lors du lancement de l’Observatoire des tout-petits, hier le 19 avril.
Les municipalités au cœur du développement global des tout-petits
« Les municipalités peuvent agir en adoptant des politiques favorables aux familles, mais aussi par leurs décisions en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire, a souligné John Husk, conseiller municipal de la Ville de Drummondville. Ces leviers ont un impact sur les habitudes de vie des citoyens, sur la façon dont ils se déplacent. Or, aménager les villes en fonction des besoins des 0-5 ans, c’est aussi répondre aux besoins de tous les citoyens, quel que soit leur âge », a-t-il poursuivi.
Ce point de vue est entièrement partagé par Carl Lacharité, professeur titulaire au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. « Le leadership des municipalités est essentiel, car les besoins fondamentaux des enfants, comme le logement, la sécurité, l’alimentation et le jeu dépendent en grande partie des structures de proximité », a souligné cet expert en matière de développement des enfants.
Carl Lacharité
Des projets porteurs
« Nous avons un rôle majeur à jouer pour que nos infrastructures soient favorables aux saines habitudes de vie et au développement global des enfants », a déclaré Martin Damphousse, président du Carrefour action municipale et famille et maire de la ville de Varennes. Cette municipalité qui s'apprête notamment à investir 3,6 millions dans le réaménagement d’un parc qui devrait être inauguré d’ici deux ans.
La Ville de Drummondville a aussi un projet en cours de planification, afin de densifier le centre-ville et de le rendre plus favorable au transport actif. « Ce projet immobilier sera situé en plein cœur du centre-ville, sur le site d’une ancienne usine, nous a indiqué John Husk en entrevue. Il sera à distance de marche de trois CPE et de deux écoles secondaires, ainsi qu’à proximité de grandes épiceries. »
Le milieu des affaires commence également à faire sa part, comme en a témoigné Martin Damphousse : « Le Groupe Jean Coutu a récemment déménagé son siège social à Varennes. Les locaux de l’entreprise comptent un CPE accueillant 120 enfants, une piscine et un centre d’entraînement. Cet investissement pour créer un environnement favorable au bien-être des familles est un gage de succès en matière de rétention des employés », a-t-il expliqué.
CPE et congé parental au Québec : des réalisations québécoises modèles
Capture d’écran tirée de la capsule vidéo Observatoire des tout-petits
Au cours de la table ronde, Carl Lacharité a souligné deux réalisations québécoises qui permettent aux tout-petits de mieux grandir : la mise sur pied du réseau des CPE et les congés parentaux, en particulier le congé paternité. « Le Québec est une société qui invite concrètement les pères à jouer un rôle actif dans la vie des tout-petits. Cet engagement se compare avantageusement à tout ce qui se fait ailleurs dans le monde. Le Québec ressemble beaucoup aux pays scandinaves sur ce point et nous pouvons en être fiers », a conclu le chercheur.
Pour lire le texte sur le lancement de l'Observatoire des tout-petits.
Veille Action – 20 avril 2016