Transport actif sur le trajet des écoles en milieu rural : des pistes d’action
Les communautés rurales font face à plusieurs obstacles en matière de transport actif sur le trajet des écoles. Le réseau américain Safe Routes to School propose des pistes d’actions pour les surmonter.
Grandes distances à parcourir, absence de trottoir, voies rapides et budgets restreints sont quelques-uns des obstacles qui empêchent les enfants d’aller à l’école à pied ou à vélo dans les milieux ruraux. Le réseau Safe Routes to School (SRTS) vient de publier deux fiches qui proposent des pistes d’action éprouvées et présentent des exemples concrets de milieux qui se sont mobilisés pour relever ces défis.
Des pistes d’action
Les communautés rurales peuvent agir de différentes façons pour permettre aux jeunes d’arriver à l’école à pied. Nous en présentons trois ci-dessous.
Prévoir un débarcadère à 500 mètres de l’école. Un parc, un terrain de stationnement, une église sont autant d’endroits où les parents en auto et les autobus scolaires peuvent laisser les enfants, qui sont ensuite accompagnés à l’école à pied par des volontaires. En plus de permettre aux jeunes de marcher, cette initiative peu coûteuse réduit la circulation autour de l’école, un point très important pour les enfants qui habitent à proximité. Distance idéale: de 400 à 600 mètres de l’école.
Réduire le nombre d’arrêts de l’autobus scolaire. En regroupant les arrêts d’autobus, on permet aux enfants de marcher sur le trajet de l’école. Pour faciliter la mise en œuvre de cette action, il est très important de sensibiliser les parents aux effets positifs qu’elle aura sur la santé physique et l’attention en classe de leurs enfants. De plus, cette mesure facilite la planification du trajet des autobus scolaires et en réduit la durée, puisque plusieurs enfants embarquent ou débarquent au même endroit.
Recruter des accompagnateurs. Dans les communautés rurales, les liens sont tissés serrés, ce qui constitue un avantage pour recruter des bénévoles prêts à accompagner les enfants à l’école. Les centres pour personnes âgées constituent un bon bassin de bénévoles, par exemple. Au Wisconsin, la démarche a été poussée plus loin, car des employeurs ayant implanté des programmes de santé pour leur employés les libèrent 30 minutes par jour pour qu’ils accompagnent les enfants à l’école.
Démarrer un mouvement scolaire pour le transport actif
- Pour sensibiliser les élèves et leurs parents, une école peut commencer de façon très simple en organisant une journée spéciale de transport actif.
- Si la réponse est encourageante, de telles journées peuvent devenir mensuelles, puis hebdomadaires, grâce à la collaboration de quelques familles prêtes à s’engager pour accompagner les élèves.
- L’étape suivante consiste à former un comité de travail qui incitera les autorités scolaires ou municipales à mettre en place les pistes d’actions décrites plus haut, au profit de l’ensemble des écoles.
- Une demande auprès de SRTS permettra d’obtenir du financement des autorités régionales de transport pour réaliser des travaux améliorant la sécurité des trajets vers l’école (la majorité des fonds alloués à SRTS par le gouvernement fédéral américain est investie dans l’amélioration des infrastructures routières).
- L’adoption d’une politique de transport actif par la commission scolaire permet de pérenniser l’implication du milieu scolaire. SRTS a produit un guide qui aide les commissions scolaires à énoncer une politique claire et étoffée. (Notons qu’au Québec, les programmes À pied, à vélo ville active [Vélo Québec] et Trottibus [Société canadienne du cancer] collaborent avec les municipalités et les écoles, plutôt qu’avec les commissions scolaires.)
SRTS a également produit une fiche à l’intention des municipalités rurales qui veulent offrir un environnement favorable au transport actif à l’ensemble de leurs citoyens. Même s’il s’agit d’un programme américain, les municipalités rurales québécoises y trouveront des pistes d’action transférables à leur réalité.
Pour avoir un portrait global du transport actif sur le chemin de l'école et des pistes d'action : Le transport actif vers l’école: une occasion en or de faire bouger les jeunes!
Sources : Rural Communities: Making Safe Routes Work, Rural Communities: Best Practices and Promising Approaches for Safe Routes.
Veille Action – 3 septembre 2015