Veille - Premières Nations et Inuits

Alimentation saine dans les communautés autochtones : lutter contre la pauvreté avant tout

La promotion de la saine alimentation dans les communautés autochtones passe inévitablement par la mise en place d’actions concrètes de lutte contre la pauvreté, conclut un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Intitulé « L’alimentation des Premières Nations et des Inuits au Québec », ce rapport dresse un portrait de santé de ces populations et scrute les différents enjeux liés à l’alimentation, notamment l’importance de l’alimentation traditionnelle, les habitudes de consommation et l’offre alimentaire.


Crédit photo : Unaaq Mens Association of Inukjuak

Parmi les nombreux constats recensés dans ce rapport, l'INSPQ souligne que les préoccupations en matière de saine alimentation sont loin d’être prioritaires dans le contexte socioéconomique difficile vécu par les communautés autochtones, notamment les plus éloignées.

Le document présente aussi des pistes d’action et une liste des initiatives favorables à une saine alimentation mises en place dans plusieurs communautés autochtones.

Valoriser le leadership des communautés et l’accès aux aliments traditionnels

Dans ses pistes d’action, l’INSPQ insiste particulièrement sur l’urgence de soutenir les Premières Nations et les Inuits « dans leurs efforts de réappropriation d’une alimentation saine et variée », en favorisant leur participation et leur leadership.

Parmi les autres pistes d’action, les auteurs recommandent notamment de :

  • Cibler la petite enfance, dans le but de sensibiliser l’environnement familial et communautaire aux saines habitudes de vie;
  • Permettre aux aînés de transmettre leur savoir-faire à travers l’alimentation.

Des initiatives pour favoriser une alimentation saine

Lorsque les communautés autochtones disposent des moyens nécessaires, elles mettent en place des stratégies qui démontrent leur dynamisme, souligne le rapport.


Crédit photo : Unaaq Mens Association of Inukjuak

Plusieurs communautés ont en effet mis en place des initiatives pour améliorer l’alimentation et les comportements alimentaires de leurs citoyens : cuisines collectives, banques alimentaires et activités traditionnelles comme la cueillette de petits fruits, la chasse et la pêche. Par exemple, le Conseil de bande de Mistissini offre tous les dimanches un repas composé d’aliments traditionnels.

Plusieurs organisations comme Québec en forme, présent dans 19 communautés, et le Club des petits déjeuners ciblent les enfants et les jeunes d’âge scolaire.

Le Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie James a mis sur pied un projet de nutrition dans les centres de la petite enfance (CPE) de la région d’Eeyou Istchee. L’objectif de ce projet est d’offrir une alimentation saine et sécuritaire en formant le personnel des CPE.

Autre exemple inspirant : un projet pilote est en cours à l’hôpital de Chisasibi dans le but d’y servir de la viande sauvage locale. Cette initiative est très innovatrice, car en vertu de politiques gouvernementales actuelles, les institutions publiques et les épiceries ne peuvent pas vendre ou servir des aliments traditionnels.

Ce rapport a été produit par l’équipe Santé des Autochtones de l’INSPQ, à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux, dans le cadre de l’élaboration de la future Politique pour une saine alimentation au Québec.

Source : Institut national de santé publique

Veille Action – 14 décembre 2015

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