Image corporelle : la poupée Barbie va prendre des formes plus diversifiées
La compagnie Mattel annonce que trois nouvelles versions de la poupée Barbie, « ronde », « petite » ou « grande », vont s’ajouter au modèle original vieux de 56 ans.
Credit photo : Kenji Aoki pour le TIME
La fameuse poupée aux proportions irréalistes rompt, pour la première fois de son histoire, avec le stéréotype de la femme qu’elle a contribué à créer. L’événement a même été souligné par le magazine américain «Time» qui en a fait la une de son édition du 28 janvier.
Briser le moule de l’uniformité
De nombreux spécialistes se réjouissent de ce changement. Sur les ondes de Radio-Canada, Andrée-Ann Dufour-Bouchard, nutritionniste et chef de projet chez ÉquiLibre, considère que c’est un bon pas en avant. « Selon des études, exposer les enfants à des images de minceurs peut contribuer à créer une préoccupation à l’égard du poids et à une diminution de l’estime de soi, explique-t-elle. »
« Déjà, dès l’âge de 5 ans, certains enfants peuvent être insatisfaits de leur image corporelle ou préoccupés par leur poids. Et il y a même des statistiques qui montrent que 35 % des fillettes de 9 ans ont tenté de maigrir, ajoute Andrée-Ann Dufour-Bouchard. Ces fillettes pensent que ce modèle unique représente la réalité et que c’est un idéal à atteindre. Il est donc important que les poupées reflètent aussi la réalité de cette diversité corporelle. »
Personne n’est contre la vertu, sauf que…
« Barbie est le reflet du monde que les jeunes filles voient autour d'elles », explique Richard Dickson, PDG de Mattel, dans un communiqué. D’ailleurs, ajoute Evelyn Mazzocco, vice-présidente et manager générale de la marque « Nous avons la responsabilité, envers les filles et les parents, de refléter une vue plus large de la beauté »
Toutefois, se demande le quotidien Le Monde, est-ce qu’un tel virage va pouvoir relancer cette compagnie dont les ventes sont en chute libre depuis trois ans? En outre, ces nouvelles Barbie ne vont pas immédiatement trouver place sur les tablettes des magasins. Elles seront d’abord vendues uniquement en ligne, le temps, pour Mattel, de convaincre les enseignes de jouets de leur accorder une place de choix.
Sources :
Radio-Canada
Veille Action – 29 janvier 2016