Des rues plus vertes améliorent la qualité de vie des citadins, révèle une étude
Plus on compte d’arbres dans un quadrilatère urbain, meilleur sera l’état de santé de sa population, nous apprend une étude américaine menée sur la ville de Toronto.
Les chercheurs ont pu établir que l’ajout de 10 arbres dans un seul quadrilatère de rues améliore la perception que les résidents ont de leur état de santé, autant physique que mentale. Ils ont déterminé que cette perception équivaudrait à une augmentation du revenu de 10 000 $ par année ou à l’impression d’être plus jeune de 7 années.
Toujours selon l’étude, en ajoutant 11 arbres dans un quadrilatère, on note une diminution des risques de maladies cardio-vasculaires qui correspondrait aux taux rencontrés chez les ménages dont les revenus sont plus élevés de 20 000 $ ou au fait d’être 1,4 an plus jeune.
Des bienfaits mesurables, mais qui restent à élucider
Cette étude, soulignent les auteurs, ne permet pas d’identifier les raisons pouvant expliquer en quoi la présence des arbres serait bénéfique pour la santé humaine. Les chercheurs citent toutefois des études démontrant, entre autres, que les arbres urbains améliorent la qualité de l’air et contribuent à l’atténuation des îlots de chaleur. Sur le plan psychologique, leur présence est associée à une meilleure santé mentale, une réduction du stress et de la tension artérielle, et, dans certains contextes, à une diminution de la criminalité.
Une telle étude, pensent les chercheurs, pourrait servir à guider les choix des décideurs et des urbanistes. En effet, font-ils remarquer, planter dix arbres supplémentaires dans un quadrilatère coûte bien moins cher que d’augmenter de 10 000 $ le revenu de chaque ménage.
Il est important de noter que cette étude portait uniquement sur les arbres de rues, à l’exclusion de ceux plantés sur les terrains privés ou dans les parcs. Les chercheurs souhaitaient ainsi vérifier l’hypothèse selon laquelle les arbres de rues sont ceux qui ont le plus grand impact puisque, sur une base quotidienne, ils sont facilement accessibles au plus grand nombre.
Afin de réaliser leur étude, les chercheurs ont eu accès aux dossiers médicaux de 30 000 Torontois, à une vaste base de données répertoriant 530 000 arbres et à un éventail de photos satellitaires en haute définition. En vertu de ce vaste échantillonnage, elle pourra servir de base aux prochaines études menées en vue de comprendre comment les arbres urbains sont si utiles à la santé des citadins.
Kardan et al. Neighborhood greenspace and health in a large urban center. Nature: Scientific Reports 5, Article number: 11610 | doi:10.1038/srep11610. 09 July 2015
Autres liens : Agence Science-Presse The Guardian
Veille Action - 4 août 2015