Bâtir des villes en santé grâce à des environnements favorables : conférence de l’ASPQ
L’Association de la santé publique du Québec (ASPQ) a tenu le 12 mai, une conférence intitulée Bâtir une ville en santé – Un rôle gagnant pour les élus. 300 personnes sont venues assister à cette journée consacrée à la création d’environnements favorables à l’activité physique et la saine alimentation.
Lucie Granger, directrice générale de l’ASPQ s’est réjouie du fait que l’évènement affichait complet et avait attiré des organismes communautaires, des élus, des conseillers municipaux, des professionnels de la santé et de la santé publique, ainsi que des citoyens.
Les ruelles : favorables au jeu actif
Analyste-recherchiste en politiques publiques à la Coalition québécoise sur la problématique du poids, Clara Couturier a abordé l’enjeu du jeu libre dans les espaces publics, notamment dans les ruelles. « En modifiant leurs règlements pour autoriser et sécuriser le jeu libre dans les ruelles, plutôt que de le réprimer, les municipalités peuvent envoyer un message fort aux jeunes familles : vous êtes les bienvenues ici, car vos enfants auront accès à des espaces de jeu très proches et sécuritaires », a-t-elle proposé.
Jean-François Parenteau, maire de Verdun a d’ailleurs précisé plus tard dans la journée, qu’il avait très récemment entrepris des démarches pour que le règlement interdisant le jeu dans les ruelles de l’arrondissement soit abrogé. « C’est à la suite d’une question posée par un citoyen sur les réseaux sociaux, que j’ai vérifié ce point et que je me suis rendu compte que ce règlement existait, alors que j’avais moi-même grandi en jouant dans les ruelles de Verdun », a-t-il dit.
Une politique pour que les jeunes bougent plus
Jean-François Pinsonneault a parlé de la Politique du sport et de l’activité physique adoptée en 2014 par la ville de Montréal. « Nous avons des objectifs ambitieux, a souligné le conseiller en aménagement du Service de la diversité sociale et des sports. Nous voulons faire augmenter la proportion des jeunes de 12 à 17 ans physiquement actifs de 30 % à 35 % d’ici 2017, puis à 40 % en 2021 et à 45 % en 2025. Nous avons un enjeu colossal à relever, particulièrement en matière de rénovation et d’entretien de nos 1 300 parcs et de nos installations sportives », a poursuivi M. Pinsonneault.
Des élus qui passent à l’action pour les saines habitudes de vies
M. Russell Copeman, maire de l’arrondissement de Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce, a expliqué que le conseiller Marvin Rotrand, champion des saines habitudes de vie en milieu municipal, est allé à un congrès sur le vélo d’hiver qui s’est tenu à Winnipeg en 2014. De cette initiative est né un groupe de travail sur une Politique nordique visant à favoriser l’activité physique des citoyens durant l’hiver.
« Une des recommandations de ce groupe de travail était de tracer et baliser des pistes de ski de fond dans trois de nos parcs, ce que nous avons fait l’hiver dernier. Ces pistes, assez courtes, ont été très appréciées par les citoyens et beaucoup utilisées. Voilà une initiative facile à implanter et qui nous a coûté seulement 7 000 $, soit 0,1 % de notre budget d’arrondissement », s’est réjoui M. Copeman.
Jean-François Parenteau, maire de l’arrondissement de Verdun, a expliqué qu’il privilégie une approche simple et l’écoute des idées des citoyens. « L’année dernière, un commerçant qui vend de la crème glacée l’été et qui est professeur de salsa l’hiver m’a proposé d’organiser une activité gratuite de salsa devant son commerce. Il avait simplement besoin qu’on ferme une petite portion de rue. Résultat : tout l’été passé, un vendredi sur deux des gens ont dansé la salsa dans la rue! »
« Il y a deux semaines, a ajouté M. Parenteau, nous avons fermé une partie de la rue Wellington pour permettre à quatre écoles de zumba d’organiser un zumbaton. Plus de 250 personnes ont dansé dans la rue de 12h30 à 17h00. Coût pour la municipalité : 700 $. Soyons à l’écoute de telles idées pour faire bouger les citoyens de façon simple et peu coûteuse », a recommandé M. Parenteau.
Bien d’autres idées et réalisations ont été partagées au cours de cette journée inspirante. Veille Action en rendra compte prochainement en publiant d’autres articles plus ciblés, par exemple sur le jeu libre dans les espaces publics, l’offre alimentaire saine dans les municipalités et l’agriculture urbaine.
Pour lire le second texte de cette série : Un règlement municipal peut-il empêcher les enfants de jouer dans la rue? Les précisions d’un avocat
Veille Action – 13 mai 2015