Un mode de vie physiquement actif à l’école pour favoriser la réussite éducative
En résumé
Des pistes d’actions
- Augmenter le temps consacré aux cours d’éducation physique et à la santé
- Intégrer davantage d’activité physique à l’école
- 20 minutes d’activité par jour pour tous, en plus des cours d’éducation physique et à la santé
- Mettre sur pied des séances d’activité physique le matin, avant le début des cours
- Instaurer des pauses actives en classe
- Organiser des récréations actives
- Offrir une variété d’activités parascolaires
- Encourager le transport actif vers l’école
- Prévoir des activités qui plaisent aux filles
- Au secondaire : implanter une option « plein air »
Table des matières
Des faits
La réussite éducative est un concept plus large que la réussite scolaire. Elle englobe la réussite scolaire et la persévérance scolaire.
La réussite éducative constitue la mission de l’école québécoise et elle se décline selon les trois axes suivants :
- Instruire
- Socialiser
- Qualifier[1]
Québec : plus de ¼ des jeunes décrochent sans diplôme ni qualification
- 27 % des jeunes quittent l’école sans diplôme ni qualification[2].
- Le gouvernement du Québec veut réduire ce taux à 20 % d’ici 2020[3],[4].
Canada : seulement 7 % des 5-11 ans et 4 % des 12-17 ans font 60 minutes d’activité physique par jour à un niveau d’intensité moyenne à élevée.
Les jeunes Canadiens sont peu actifs et la grande majorité d’entre eux ne satisfont pas aux exigences des Directives canadiennes en matière d’activité physique selon lesquelles il faut bouger au minimum 60 minutes par jour à un niveau d’intensité moyenne à élevée.
Pourcentage de jeunes Canadiens qui font 60 minutes d’activité physique d’intensité moyenne à élevée :
- 5-11 ans : 7 %
- 12-17 ans : 4 %[5].
Cours d’éducation physique et à la santé au Québec : des durées hebdomadaires recommandées, mais non obligatoires
Au Québec, depuis 2006, les écoles ont l’obligation d’offrir des cours d’éducation physique et à la santé. Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) n’impose toutefois aucune durée de temps minimale à consacrer à ces cours. Les durées prévues par le régime pédagogique du MELS ne sont que des recommandations et non pas des obligations[6].
Durée recommandée des cours d’éducation physique et à la santé selon le régime pédagogique du MELS :
Préscolaire : aucune durée n’est recommandée
Primaire : 120 minutes par semaine
Secondaire : environ 150 minutes par cycle de 9 jours
Toutefois, selon la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec (FÉÉPEQ), le temps d’éducation physique offert aux élèves est très variable d’une école à l’autre. Au primaire, par exemple, seulement 69 % des écoles inscriraient les 120 minutes hebdomadaires recommandées à leur horaire. Le temps réel moyen estimé serait plutôt de 45 à 60 minutes par semaine[7],[8].
Des pistes d’actions
Activité physique et réussite éducative : des bienfaits scientifiquement prouvés
De nombreux facteurs peuvent influencer la réussite d’un étudiant : les relations familiales, le statut socioéconomique, la consommation de tabac, d’alcool, de drogues, etc. Cependant, des données établissant que la pratique d’activité physique favorise l’apparition de facteurs prédisposant les élèves à l’apprentissage sont convaincantes et continuent de s’accumuler.
Quelques exemples illustrant que la réussite scolaire est liée à l’activité physique, provenant d’études réalisées dans divers pays[9],[10],[11],[12],[13],[14] :
- Les enfants physiquement plus actifs ont tendance à obtenir de meilleurs résultats scolaires.
- Les enfants qui sont en bonne forme physique réussissent mieux à l’école.
- Les pauses et les récréations actives améliorent les performances cognitives et la concentration des élèves en classe.
- Remplacer les périodes d’éducation physique par des périodes d’enseignement en classe n’améliore pas les résultats scolaires.
- La pratique d’une activité physique d’intensité moyenne à intense améliore la performance cognitive, la performance scolaire, le comportement et le fonctionnement psychosocial.
- L’activité physique aérobique accroit la performance des élèves à des tests mesurant les fonctions exécutives (planification, jugement, contrôle, attention, mémoire...).
Activité physique aérobique : des effets réels sur le cerveau
De nos jours, grâce aux techniques d’imagerie par résonance magnétique, les chercheurs peuvent visualiser les effets de l’activité physique sur le cerveau. Ainsi, les enfants à qui on a assigné un programme régulier d’exercices aérobiques présentent une activité plus intense dans les régions cérébrales dédiées à certaines fonctions, comme la planification, le jugement, le contrôle, l’attention et la mémoire. Des résultats similaires ont également été observés après de courtes séances d’exercices aérobiques[12],[15],[16],[17].
Pour en savoir davantage sur ce sujet, consultez L’activité physique a-t-elle vraiment des effets bénéfiques sur la réussite scolaire?
Quelques-uns des effets physiologiques de l’activité physique sur le cerveau[16],[18],[19],[20] :
- augmentation du débit sanguin cérébral;
- amplification des ondes alpha associées à l’éveil et la vigilance;
- amélioration de la communication entre les synapses;
- plus grande concentration de neurotransmetteurs, en particulier les endorphines et la sérotonine qui réduisent le stress et l’anxiété, entrainant ainsi un effet calmant.
Faire bouger les jeunes à l’école 1 heure par jour à un niveau d’intensité moyenne est une des recommandations de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) pour favoriser la réussite scolaire, la santé et le bien-être des jeunes[21]. Voici quelques pistes d’action prometteuses pour y parvenir et accroître le niveau d’activité physique des élèves.
Augmenter le temps consacré aux cours d’éducation physique et à la santé
Rendre obligatoire le temps prescrit à l’éducation physique et à la santé
Plusieurs acteurs du milieu réclament que les durées recommandées par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) pour les cours d’éducation physique et à la santé deviennent obligatoires. Il s’agissait notamment d’une recommandation publiée dans le manifeste 5 recommandations pour permettre aux jeunes d'être plus actifs à l'école par la Coalition québécoise sur la problématique du poids, en février 2013.
Selon la Coalition Poids, le temps consacré aux cours d’éducation physique et à la santé devrait d’ailleurs être beaucoup plus élevé que les recommandations actuelles :
- 120 minutes par semaine au primaire;
- 300 minutes par cycle de 9 jours au secondaire[22].
Les écoles ont toute latitude d’augmenter le temps dédié aux cours d’éducation physique et à la santé. Il s’agit d’une piste d’action encouragée par plusieurs experts, au Québec et ailleurs[23],[10]. Durant de nombreuses années, les écoles ont plutôt eu tendance à faire le contraire, c’est-à-dire diminuer la durée des cours d’éducation physique pour augmenter le temps consacré aux matières scolaires. Or, de nombreuses études ont montré que l’augmentation des heures consacrées à l’éducation physique entraine divers effets positifs à l’égard[10],[24],[25] :
- des habiletés cognitives (par exemple : amélioration de la concentration et de la créativité);
- de l’attitude (estime de soi et motivation);
- du comportement en classe;
- des résultats scolaires (réussite aux tests standardisés ou moyenne scolaire).
Dans une revue de la littérature publiée par le Center of Disease Control des États-Unis, les auteurs notent que parmi 14 études recensées, 3 n’ont pas permis d’établir un lien positif entre l’augmentation des heures consacrées à l’éducation physique et la réussite scolaire. Toutefois, aucun lien négatif n’a été attesté. Il est donc erroné de penser que l’augmentation des heures consacrées à l’éducation physique pourrait nuire à la réussite scolaire des élèves[26].
Depuis plus de 20 ans, l’école primaire Pierre-de-Coubertin, située dans un quartier défavorisé du nord-est de Montréal, offre aux élèves un audacieux programme pédagogique : consacrer le tiers du temps de leur grille-horaire à l’activité physique et aux cours d’éducation physique et à la santé. Ce choix nécessite d’amputer de 14 % le temps réservé à l’enseignement des autres disciplines obligatoires. Et le résultat est particulièrement positif : la moyenne des élèves de cette école figure parmi les plus élevées de sa commission scolaire, tandis que le taux d’absentéisme est très faible[27],[28].
Intégrer davantage d’activité physique à l’école
Pour intégrer davantage d’activité physique à l’école, diverses propositions peuvent être mises en application par les acteurs du milieu.
- 20 minutes d’activité par jour pour tous, en plus des cours d’éducation physique et à la santé
L’objectif de faire bouger les jeunes 20 minutes par jour a été expérimenté dans une école primaire de l’Estrie avec le projet Mon école s’active pour réussir[29]. L’intention du projet consiste à ce que chaque élève s’active au moins 20 minutes physiquement, en plus des 120 minutes hebdomadaires consacrées au cours d’éducation physique et à la santé. Ce temps d’activité physique supplémentaire peut être réparti de plusieurs façons à l’intérieur de la grille-horaire : par exemple, un bloc de 20 minutes en début de matinée ou d’après-midi avec tous les élèves de l’école; 4 périodes de 5 minutes pendant les cours (voir la section Offrir des sessions d’activité physique le matin, avant le début des classes) ou encore 2 périodes de 10 minutes, le matin et l’après-midi.
Depuis l’implantation de ce projet, les enseignants ont observé que les élèves ont une meilleure capacité de mémorisation, des aptitudes d’attention et de concentration accrues et respectent davantage les comportements souhaités en classe. Une étude scientifique réalisée par des chercheurs de la Faculté d’éducation physique et sportive de l’Université de Sherbrooke a également confirmé que les élèves de 1re et 2e années qui suivent ce programme d’activité physique 20 minutes tous les matins sont plus attentifs durant la journée que s’ils n’y avaient pas participé[30],[31].
Soulignons que le projet Mon école s’active pour réussir offre des outils en ligne pour les enseignants, c’est-à-dire un répertoire d’activités physiques et un planificateur interactif d’activités.
Imposer une durée minimale pour l’activité physique
En Ontario, depuis 2006, les écoles de 1re à la 8e années doivent offrir au moins 20 minutes d’activité physique soutenue par jour aux élèves, durant les heures d’enseignement[32]. Cette norme ne se limite cependant pas à l’éducation physique et à la santé : les écoles peuvent l’atteindre en combinant diverses interventions pour faire bouger les jeunes pendant 20 minutes par jour.
Toutefois, un bémol doit être mis à cette initiative : les écoles ontariennes ne sont pas obligées d’avoir un enseignant spécialiste de l’éducation physique. Les périodes d’éducation physique ou d’activité physique plus générale sont donc souvent offertes par des titulaires de classe qui n’ont pas reçu une formation professionnelle appropriée, ce qui peut limiter l’efficacité de cette approche[33].
- Mettre sur pied des sessions d’activité physique le matin, avant le début des cours
À Naperville, dans l’Illinois, une école secondaire a relevé un ambitieux défi en révolutionnant la pratique de l’éducation physique, dans les années 1990. Plutôt que de privilégier les sports d’équipe compétitifs, l’école a choisi d’offrir aux élèves la possibilité d’effectuer individuellement des exercices aérobiques à haute intensité, tous les matins avant le début des cours. Les effets ont été spectaculaires : à la fin du premier semestre, les résultats des jeunes qui avaient choisi d’adhérer à ce programme avaient davantage augmenté que ceux qui ne s’entraînaient pas le matin. Après avoir imposé ce virage à l’ensemble des élèves, cette école secondaire se classait parmi les meilleures au monde dans les examens de certaines matières scolaires[16].
Au Nouveau-Brunswick, un projet pilote est en cours dans 20 écoles. Le Défi du premier ministre vise à offrir une heure d’activité physique par jour à chaque élève. Financé par le gouvernement provincial, ce projet est également soutenu par Canadian Tire, qui fera don d’articles de sport aux écoles sur une période de trois ans. Si les résultats du projet pilote se révèlent positifs, le programme sera étendu à l’ensemble de la province[34].
- Instaurer des pauses actives en classe
Les pauses actives permettent de faire bouger les élèves pendant les heures de classe, en plus des cours d’éducation physique et des récréations. Ces pauses de 5 à 15 minutes se déroulent dans la salle de classe des élèves et prennent la forme d’exercices aérobiques. Elles visent les objectifs suivants :
- augmenter le niveau d’attention des élèves;
- réduire leur stress;
- rendre la classe plus stimulante et dynamique;
- accroitre l’intérêt et la motivation des enfants pour l’école et le développement de saines habitudes de vie pour mieux réussir à l’école.
Des études scientifiques ont montré que des séances d’activité physique de plus de 10 minutes produisent des effets positifs sur les habiletés cognitives des élèves, notamment sur la concentration, la mémoire et la résolution de problème, lesquels peuvent perdurer sur une période de 60 minutes[35],[22],[36].
Quelques idées de pauses actives à réaliser en classe :
- danser au rythme d’une musique entrainante;
- faire des exercices physiques en apprenant des opérations mathématiques;
- bouger à une intensité de moyenne à élevée pendant 10 minutes en entrant dans la salle de classe, le matin.
L’implantation de pauses actives ne nécessite qu’un minimum de formation des enseignants. Elles peuvent également être animées par des élèves, préalablement formés à cet effet[40].
- Organiser des récréations actives
La récréation active est une stratégie gagnante pour inciter les élèves à bouger, selon plusieurs sources consultées. Elle vise à faire davantage bouger les élèves dans la cour de récréation, afin d’augmenter le temps consacré aux activités physiques d’intensité moyenne à élevée. Pour en savoir davantage sur ce sujet, consultez les deux fiches suivantes :
- Les récréations : les structurer et les animer pour encourager le jeu actif
- Aménager une cour d’école pour encourager le jeu actif
Rendre les récréations actives obligatoires
Dans un guide publié en 2013, l’Académie de médecine de l’État de New York suggère de rendre obligatoires les récréations actives. En plus de souligner l’effet positif de l’activité physique sur les résultats scolaires des jeunes, l’Académie mentionne son effet social, qui permet aux enfants de résoudre des conflits et de partager à travers le jeu[37].
- Offrir une variété d’activités parascolaires
La participation des élèves à des activités physiques parascolaires peut contribuer à leur réussite éducative de trois façons :
- en améliorant leurs résultats scolaires;
- en augmentant leurs chances de persévérer jusqu’à l’obtention de leur diplôme;
- en créant un sentiment d’appartenance à leur établissement scolaire.
Dans une revue de la littérature, le Center of Disease Control des États-Unis a recensé 19 études portant sur les effets bénéfiques des activités physiques parascolaires (extracurricular physical activity studies) : toutes ces études ont montré au moins une association positive entre la participation à de telles activités et la réussite scolaire. À partir de ces résultats, les chercheurs concluent que les autorités scolaires ont tout avantage à créer ou à maintenir de telles activités, sans se soucier qu’elles puissent avoir un effet négatif sur la réussite scolaire des élèves[38].
L’augmentation de l’offre d’activités parascolaires sportives et culturelles constitue également une des 13 voies de la lutte au décrochage scolaire, selon le ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports du Québec (MELS). Il s’agit de se servir du sport et de l’activité physique pour créer un sentiment d’appartenance chez les jeunes et « leur donner le goût de s’impliquer dans l’école et d’y rester le plus longtemps possible, soit jusqu’à l’obtention de leur diplôme»[39].
Quelques recommandations du MELS[40]
- Au primaire : éviter la spécialisation hâtive des jeunes en offrant des activités variées où le jeu, les activités expressives et les activités collectives axées sur la coopération et la saine compétition, occupent une place essentielle.
- Sélectionner des activités en tenant compte des compétences qui sont visées par les cours d’éducation physique et à la santé.
- Au secondaire : offrir des activités qui ne soient pas uniquement des sports traditionnels ou des activités pratiquées au sein de ligues compétitives.
- Prévoir des activités orientées vers le plaisir pour motiver les jeunes qui sont moins actifs (comme les jeux coopératifs).
- Collaborer avec le milieu (ville, centre communautaire, club privé, etc.) pour établir des ententes entre partenaires et permettre aux jeunes qui fréquentent une école à proximité d’installations sportives, comme une piscine ou une patinoire, de les utiliser à certaines heures.
- Recourir à des bénévoles de la communauté, notamment des parents, pour optimiser la programmation (par exemple, arbitrer un match).
Le basketball contre le décrochage scolaire
L’engagement dans des activités sportives parascolaires peut être déterminant dans le parcours scolaire des élèves, surtout dans les milieux défavorisés. Par exemple, le programme d’intervention psychosociale Bien dans mes baskets de l’école secondaire Jeanne-Mance, à Montréal, utilise le basketball parascolaire comme outil de développement personnel des jeunes à risque de délinquance et de décrochage scolaire. Ce programme a reçu en novembre 2013, le prix Coup de cœur de l’Agence pour l’Éducation par le Sport (France)[41],[42].
Le basketball scolaire est aussi un outil d’intervention dans le quartier défavorisé de Spence, à Winnipeg. Ce projet a eu un effet spectaculaire sur la réussite des participants : les élèves de ce quartier ont un taux de réussite variant entre 40 et 50 %, et parmi ceux qui jouent au basketball, 90 % terminent leurs études.
- Encourager le transport actif vers l’école
Aller à l’école et en revenir à pied ou à vélo fait partie des occasions d’être actif pour les jeunes. Un quartier bien aménagé pour le transport actif et le soutien de Vélo-Québec constituent des pistes d’action pour inciter les élèves à se déplacer à pied.
Pour en savoir davantage, consultez notre fiche Le transport actif vers l’école : une occasion en or de faire bouger les jeunes!
- Prévoir des activités qui plaisent aux filles
Les statistiques indiquent que, tous pays développés confondus, les filles sont nettement moins actives que les garçons, et ce, à partir du 3e cycle du primaire (5e et 6e années). Pour bien comprendre les besoins des jeunes filles, consultez notre fiche Adolescentes et activité physique : il faut agir
Adhérer à l’approche École en Santé
Fruit d’une entente entre le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), l’approche École en santé (AÉS) couvre plusieurs aspects de la promotion de la santé en milieu scolaire, dont celui de l’activité physique[43].
Les écoles qui l’adoptent profitent d’un soutien organisationnel et d’outils facilitant grandement la mise en œuvre et le succès d’une politique d’activité physique. Environ 40 % des écoles québécoises adhèrent à l’AÉS, mais elles n’ont pas toutes atteint le même stade de déploiement de cette approche.
- Au secondaire : implanter une option « plein air »
L’implantation d’une option « plein air » dans les écoles secondaires, c’est-à-dire un prolongement ou un enrichissement du programme d’éducation physique et à la santé au profit d’activités de plein air, est une piste d’action encouragée par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et le Conseil québécois du loisir (CQL). L’objectif est de créer des environnements favorables à la pratique d’activités de plein air chez les adolescents et d’augmenter ainsi leur niveau d’activité physique[44].
Le Conseil québécois du loisir note toutefois que l’implantation de cette option est un processus qu’il est préférable de déployer progressivement. Une école peut, par exemple, commencer par offrir quelques activités de plein air de courte durée, puis créer un club de plein air et, éventuellement, intégrer des matières scolaires obligatoires à l’occasion de sorties aérées, avant de mettre officiellement en place une option « plein air »[45].
Pour en savoir davantage sur ce sujet, soulignons que le Conseil québécois du loisir a publié les deux guides suivants : Enseigner le plein air, c’est dans ma nature! et Le plein air, c’est dans ma nature!
L’offre d’activités de plein air est également mentionnée par Kino-Québec comme une piste d’action pour intéresser les adolescentes à la pratique de l’activité physique, puisqu’il s’agit d’activités de plus en plus populaires chez les jeunes filles[46].
D’autres idées pour faire bouger les jeunes au secondaire
Certaines écoles de l’Outaouais expérimentent actuellement d’autres façons d’offrir davantage d’activités physiques aux élèves. La formule varie selon le contexte de chaque milieu. Quelques exemples :
- des séances d’activités physiques cycliques, d’une intensité moyenne à élevée pendant 20-25 minutes, avant de faire de nouveaux apprentissages;
- des pauses actives de 5 à 15 minutes;
- rester debout un certains laps de temps pendant les cours de science.
Les résultats de ces interventions n’ont pas encore été mesurés, mais les observations des enseignants révèlent que leurs effets positifs se font davantage sentir sur les élèves en difficultés d’apprentissage[47].
Pour des idées inspirantes et des sources de financement possibles, voir le site web du programme communautaire pancanadien Actifs à l’école
Qui peut faire quoi?
Pour offrir davantage d’activités physiques aux élèves dans une école primaire ou secondaire, la participation de tous les acteurs de milieu est essentielle. Voici quelques exemples d’actions qui sont à la portée des divers membres d’une équipe-école ou d’une commission scolaire. Ce tableau a été librement inspiré du document de la COALITION QUÉBÉCOISE SUR LA PROBLÉMATIQUE DU POIDS : 5 recommandations pour permettre aux jeunes d’être plus actifs à l’école. Il a été enrichi par Veille Action et revu par Sylvain Turcotte et Mathilde St-Louis-Deschênes.
Des actions pour augmenter l’activité physique et encourager la réussite éducative
| Acteurs | Actions possibles | Avantages particuliers |
|---|---|---|
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Commission scolaire |
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Permet d’établir un lien direct avec sa politique sur les saines habitudes de vie (PAG). |
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Direction de l’école |
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Encourage la réussite éducative des élèves (habiletés cognitives, attitude, comportements en classe, résultats scolaires). Facilite la création d’un environnement scolaire actif. Prévient l’intimidation et la violence dans les écoles. |
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Enseignant à l’éducation physique et à la santé |
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Crée un environnement actif à l’école Établit un partenariat avec les autres intervenants et les élèves |
|
Titulaire de classe ou autre enseignant |
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Encourage la réussite éducative des élèves (habiletés cognitives, attitude, comportements en classe, résultats scolaires). Améliore les habiletés cognitives (concentration, mémoire, résolution de problèmes, etc.). |
|
Responsable du service de garde (écoles primaires) |
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Entraine une meilleure réussite scolaire. Accroit la persévérance scolaire. Crée un sentiment d’appartenance à l’établissement scolaire. |
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Animateur à la vie étudiante ou technicien en loisirs (écoles secondaires) |
Offrir une variété d’activités physiques et sportives intramuros et parascolaires. |
Mêmes avantages que précédemment |
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Parents |
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Élèves |
Participer à l’organisation des récréations ou des pauses actives. |
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Municipalités |
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Gouvernements |
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Révision terrain : Mathilde St-Louis-Deschênes, conseillère en activité physique
Révision scientifique : Sylvain Turcotte, directeur du département de kinanthropologie, Faculté d’éducation physique et sportive, Université de Sherbrooke
Fiche créée le : 21 août 2014
Références
Bibliographie
- CENTERS FOR DISEASE CONTROL AND PREVENTION. «The Association Between School-Based Physical Activity, Including Physical Education, and Academic Performance», U.S. Department of Health and Human Services, Atlanta, July 2010.
- COALITION QUEBECOISE SUR LA PROBLEMATIQUE DU POIDS. 5 recommandations pour permettre aux jeunes d’être plus actifs à l’école, février 2013.
- INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE DU QUEBEC. Réussite éducative, santé, bien-être : agir efficacement en contexte scolaire – Synthèse de recommandations, 2010.
- INSTITUT CANADIEN DE LA RECHERCHE SUR LA CONDITION PHYSIQUE ET LE MODE DE VIE. Un esprit sain dans un corps sain : matière à réflexion!, édition 12-12/10.
- KINO-QUEBEC. Association positive entre cours d’éducation physique, condition physique et réussite scolaire.
- KINO-QUEBEC. Éléments de mieux-être associés aux activités physiques et sportives (capsule vidéo).
- QUEBEC EN FORME. Le point sur les saines habitudes de vie et la réussite éducative.
- QUEBEC EN FORME. État de la situation 2010-2011 : Collecte de données auprès des jeunes du 3e cycle du primaire - Activité physique – Alimentation - Image corporelle - Rapport provincial, 2013.
- QUEBEC EN FORME. Enquête En Forme : État de situation de la saine alimentation et du mode de vie physiquement actif des jeunes du Québec, document inédit.
- QUEBEC EN FORME. Pauses-action dans la Vallée-de-l’Or (capsule vidéo)
- TROST, Stewart. «Active Education: Physical Education, Physical Activity and Academic Performance», Active Living Research, Summer 2009.
- WHITT-GLOVER, Melicia C., et al. «Do Short Physical Activity Breaks in Classrooms Work?», Active Living Research, February 2013.


