Veille - Transport actif

Réaménager les banlieues pour faciliter les déplacements à pied

Rédigé par une vingtaine de spécialistes, le livre Retrofitting Sprawl examine les défis qu’il faut relever pour rendre les banlieues plus favorables à la marche et ainsi freiner l’étalement urbain.

L’ouvrage, résumé dans un compte-rendu publié sur le site Planetizen, se divise en deux parties. Il se compose d’abord d’essais consacrés aux nombreux facteurs contribuant au maintien du modèle de la banlieue et à sa dissémination. Dans la seconde partie, différents auteurs proposent une série de pistes d’action visant à faire évoluer la vocation strictement résidentielle des banlieues.

L’obstacle du cul-de-sac

Symbole par excellence de la banlieue, le cul-de-sac représente probablement un des aménagements qui nuit le plus à la marche. En effet, les résidents de ces culs-de-sac doivent parcourir de grandes distances avant de pouvoir rejoindre un réseau routier qui conduit quelque part.

En étudiant de tels aménagements, dans 6 zones de l’Oregon et de la Géorgie, des chercheurs ont découvert des réseaux informels de raccourcis créés par l’usage. Il s’agit de sentiers qui traversent des propriétés, et parfois même des clôtures. L’existence de ces chemins officieux fait dire aux chercheurs que les gens marchent même quand les lieux ne sont pas aménagés pour la marche !

Changer les mentalités et les règlements de zonage

Ces raccourcis informels qui permettent aux culs-de-sac de communiquer entre eux posent toute une série de problèmes à la fois pratiques et juridiques. Puisqu’ils sont le résultat d’aménagement ad hoc, ils ne peuvent pas convenir aux personnes à mobilité réduite. Mais pour les rendre officiels, et donc les paver, il faut respecter des règles complexes d’urbanisme qui, le plus souvent, découragent les municipalités d’aller de l’avant.

Cet ouvrage montre, selon Planetizen, que l’évolution des banlieues doit passer par une plus grande mixité des usages de l’environnement bâti, et donc par l’assouplissement des règlements de zonage. En autorisant l’apparition de commerces de proximité, par exemple, on réduirait les distances de marche pour ainsi accroître la marchabilité des quartiers. Mais surtout, cette évolution va exiger un changement de mentalité propre à rendre les propriétaires de maisons plus tolérants à l’égard des utilisations non résidentielles des lotissements.

Source : Planetizen

Veille Action – 29 février 2016

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