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Épidémie d’obésité infantile : émoi au Royaume-Uni

La Grande-Bretagne est secouée par une véritable onde de choc depuis la publication des plus récentes statistiques officielles révélant que le tiers des enfants britanniques, à la sortie du primaire, sont en surpoids ou obèses.

Le 15 janvier 2016, le Health & Social Care Information Center (HSCIC) rendait publiques les données recueillies dans le cadre de son National Child Measurement Programme - England, 2014-15. Il révélait aux Britanniques que 33,2 % des enfants de 6e année primaire étaient en surpoids ou obèse. C’est une proportion légèrement moindre qu’en 2013-14 (33,5 %), mais plus élevée qu’en 2006-07 (31,6 %).

Le rapport souligne en outre que la prévalence de l’obésité chez les enfants de 6e année issus de milieux les plus défavorisés était le double de celle observée dans les quartiers les plus favorisés. À titre d’exemple, The Shields Gazette dévoilait que 40 % des enfants de 11 ans du district South Tyneside étaient en surpoids ou obèses. D’ailleurs, dans les jours qui ont suivi, chaque quotidien du pays, ou presque, annonçait à ses lecteurs le taux d’obésité des enfants vivant dans leur communauté.

Les appels à l’action se multiplient

Dans la foulée de ces révélations, le HSCIC dénonçait, le même jour, les nombreuses lacunes dans les réglementations censées encadrer les publicités de malbouffe qui ciblent les enfants durant les heures de grande écoute à la télévision. En conséquence, le HSCIC pressait le gouvernement de bannir ces publicités durant le jour et en début de soirée pour ne les tolérer qu’à partir de 21 h.

Toujours le 15 janvier, c’était au tour de la Royal Society for Public Health (RSPH) d’interpeler le gouvernement pour qu’il ajoute, au système d’étiquetage nutritionnel actuel, des icônes illustrant l’équivalent requis en énergie physique pour brûler les calories contenues dans les aliments et les boissons. Le RSPH rapportait d’ailleurs que les deux tiers des Britanniques appuient cette mesure.

Le 17 janvier, le quotidien The Gardian dévoilait, en primeur, que le National Health Service (NHS) allait imposer sa propre taxe sur le sucre au sein de l’ensemble de ses hôpitaux. Dans la foulée, son directeur général, Simons Stevens, implorait le gouvernement d’agir promptement afin de contrer l’épidémie d’obésité, quitte à forcer la main des transformateurs pour qu’ils retirent les sucres ajoutés de leurs produits.

C’était ensuite au tour du British Heart Foundation (BHF) de marteler encore une fois son message, dans les pages du Northumberland Gazette, et de rappeler au gouvernement l’importance d’interdire les publicités de malbouffe avant 21 h, tout en réclamant de nouveau l’imposition d’une taxe de 20 % sur les boissons sucrées.

Rappelons que, depuis le mois d’octobre 2015, alors que le Public Health England dévoilait un rapport détaillant les différentes stratégies qui devraient être mises en place afin de réduire la consommation de sucre dans l’alimentation, les voix se sont multipliées pour que le gouvernement britannique intervienne rapidement afin de contrer cette épidémie d’obésité.

Sources :

Health & Social Care Information Center, The Shields Gazette, Royal Society for Public Health, The Gardian, Northumberland Gazette, Public Health England: Sugar Reduction: The evidence for action

Pour en savoir plus sur le rapport du Public Health England, on peut lire l’article de Veille Action : Lutte contre le sucre : les stratégies envisagées par la Santé publique britannique

Veille Action – 28 janvier 2016