Étiquetage nutritionnel : de nouvelles règles saluées par les nutritionnistes
Santé Canada s’apprête à modifier ses règlements sur l’étiquetage nutritionnel pour mettre en évidence les quantités réelles de sucre. Malgré quelques bémols, ces changements sont dans l’ensemble très bien reçus par les nutritionnistes.
Avec les changements proposés, les fiches nutritionnelles vont désormais révéler la quantité totale en grammes des sucres présents dans chaque aliment. En outre, les fabricants seront tenus d’uniformiser la taille des portions de manière à faciliter la comparaison entre les différents produits.
Selon l’avis de plusieurs, il s’agit d’une nette amélioration apportée aux règles d’affichages actuelles qui font en sorte que les différents sucres figurent de façon séparée sur les étiquettes. Or, comme l’explique Corinne Voyer, de la Coalition Poids : « Du sucre est ajouté dans ¾ des aliments transformés que nous consommons et il est présent sous plus de 50 noms différents! C’est un casse-tête pour les consommateurs. »
En regroupant tous les sucres dans une même parenthèse et en chiffrant le pourcentage de la quantité maximale quotidienne, ces nouvelles étiquettes vont permettre aux consommateurs de faire des choix plus avisés.
Corinne Voyer fait par exemple remarquer que « Plusieurs boîtes de céréales pour enfants ont une quantité de sucre plus grande que la quantité de grains, mais ça ne se voit pas. Une fois les différents sucres regroupés dans une même parenthèse, cela devient clair et évident : le sucre se retrouve comme premier ingrédient de la liste et l’on voit tout de suite qu’il s’agit davantage d’un bonbon ou d’une gâterie que d’un aliment quotidien ».
Quelques petits bémols
Nutritionniste chez Extenso, le centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal, Stéphanie Côté considère, elle aussi, que ces nouvelles règles sont « un pas en avant ». Elle regrette toutefois que la norme choisie par Santé Canada soit de 100 grammes de sucre par jour. Cette quantité est excessive, souligne-t-elle, puisqu’elle représente le double de ce que recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pour sa part, Corinne Voyer déplore le fait que Santé Canada n’ait pas mieux encadré les logos santé industriels. Ils sont souvent utilisés comme outils de marketing pour donner une allure de produit sain à un aliment faible valeur nutritive. « Les logos santé affichés à l’avant des produits par les industriels attirent l’attention et peuvent voler la vedette aux informations nutritionnelles prescrites par la loi, fait-elle remarquer. »
Source : Coalition québécoise sur la problématique du poids
Conseils québécois sur le poids et la santé et Veille Action – 17 mai 2015