Veille - Activité physique

L’activité physique des adolescents scrutée par géolocalisation

Les adolescents déploient la plus grande partie de leurs activités physiques en jouant dehors, révèle une rare étude du genre réalisée avec des outils de géolocalisation.

Pour réaliser cette étude, des chercheurs de l’université Harvard ont fait porter à chacun des 96 adolescents recrutés un accéléromètre couplé à un dispositif de géolocalisation (GPS), pour une durée de deux semaines. Âgés de 11 à 14 ans, 44 % d’entre eux étaient des garçons. Et 49 % de ces adolescents, garçons et filles confondus, étaient en surpoids ou souffraient d’obésité.

Jusqu’à présent, de nombreuses études s’étaient basées sur l’utilisation d’accéléromètres afin de déterminer le niveau d’activité physique déployé par les adolescents selon le moment de la journée. Cette fois, l’ajout de la géolocalisation a permis de situer, avec une précision de quelques dizaines de centimètres, les endroits où ils étaient les plus actifs.

Des résultats instructifs

En vertu de l’analyse des données recueillies, les chercheurs ont pu brosser le portrait d’une journée type. Les adolescents passent en moyenne 277 minutes à la maison, 296 à l’école, 45 sur la rue ou les trottoirs, 25 dans les aires de jeu, 17 dans les parcs et 99 dans des lieux divers.

En général, les adolescents maintenaient rarement un niveau d’activité physique modérée ou vigoureuse. Seulement 3,7 % des minutes étudiées atteignaient un tel seuil. En général, la durée de ces activités physiques continues ne dépassait guère les 15 minutes, pour un total moyen de 21,7 minutes par jour.

Grâce à la géolocalisation, les chercheurs ont découvert que ces adolescents étaient plus actifs à l’extérieur qu’à l’école ou la maison. En outre, les données montrent qu’ils bougeaient davantage sur la rue et les trottoirs que dans les aires de jeux ou les parcs.

Les chercheurs font remarquer que, jusqu’à maintenant, les efforts pour faire bouger les adolescents ciblaient principalement le milieu scolaire. Or, leurs résultats montrent que ces jeunes sont plus actifs dehors qu’à l’école. Les auteurs pensent donc que ce genre d’étude, encore assez inédit, sera utile pour mieux guider l’aménagement d’espaces extérieurs qui soient plus propices aux activités physiques des adolescents.

Source : Oreskovic et collab. Adolescents’ use of the built environment for physical activity. BMC Public Health 2015, 15:251.

Veille Action – 23 mars 2015