Le vélo : bon pour la santé, l’environnement… et l’économie !
Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale
Vélo Québec
22 mars 2016
Pour les gens qui militent en faveur de la mobilité durable et d’un mode de vie actif, il va sans dire que le vélo joue un rôle important dans la société. Nul besoin de vous convaincre davantage qu’il est bon pour la santé, l’environnement, les finances personnelles en plus de constituer un mode de transport particulièrement efficace sur des distances inférieures à 5 km. Vélo Québec défend ces idées avec ardeur depuis bientôt 50 ans !
Lentement mais sûrement, les villes font une plus grande place au vélo sur la chaussée. Si les aménagements cyclables de « première génération » laissaient souvent à désirer, des gains importants ont été réalisés durant les dernières années. Ils ont permis de doter le Québec d’un réseau cyclable de qualité, d’ailleurs rapidement adopté par les cyclistes. À tel point que plusieurs aménagements ne suffisent plus à la demande aujourd’hui.
Des investissements rentables
Au Québec, nous passons souvent pour des hurluberlus quand nous osons comparer le prix d’un aménagement cyclable avec celui d’une route, d’une autoroute, d’un pont ou d’un échangeur routier. Pourtant, en Europe, ça fait longtemps que l’on ne pense plus de cette façon. Des pays comme le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne et récemment la Grande-Bretagne ont compris que les déplacements à vélo offrent beaucoup d’avantages à la population, le plus important étant le faible coût des aménagements requis pour permettre aux cyclistes de circuler en sécurité et efficacement.
Dans ces pays où la part modale des déplacements à vélo oscille entre 15 % et 40 %, on a pris les moyens pour calculer les coûts et bénéfices des déplacements à vélo en s’appuyant sur des données probantes. On sait maintenant qu’une piste cyclable rapporte 5 fois plus qu’elle ne coûte à construire, que les touristes se déplaçant à vélo dépensent plus que ceux qui circulent en auto, que le vélo est une industrie en pleine croissance qui génère beaucoup d’emplois (600 000 en Europe) et que de convertir des espaces de stationnement en pistes cyclables ne nuit pas au commerce, bien au contraire.
Surprise, de ce côté-ci de l’Atlantique, c’est de Vancouver que nous vient une enquête journalistique réalisée par le think tank indépendant Moving Forward démontrant à quel point l’auto nous coûte cher en tant que société. Leurs résultats sont sans équivoque : quand une personne dépense 1 $ pour se déplacer (par exemple, à pied, c’est surtout le temps du parcours que l’on calcule), la société, de son côté, assume des coûts directs et indirects qui sont respectivement de 1 ¢ (à pied), 8 ¢ (à vélo), 1,50 $ (en transport en commun) et 9,20 $ (en auto). Voilà des arguments convaincants...
Prendre des bonnes décisions demande des chiffres et des données fiables, c’est ce que Vélo Québec tente de faire depuis 1995 avec la réalisation et la diffusion de l’étude L’état du vélo au Québec. La nouvelle édition qui paraîtra en juin 2016 apportera son lot de réponses. Celles-ci nous serviront à encore mieux positionner le vélo dans la réalité du transport, des loisirs et du tourisme au Québec.
La Route verte reprend vie !
Vélo Québec est très soulagé d’apprendre que le maintien et l’amélioration de la Route verte font partie des préoccupations du gouvernement du Québec, lequel y dédiera des moyens dans son budget 2016-2017 et pour les années à venir. Les appels de municipalités, citoyens, acteurs de la société civile et représentants de l’industrie touristique ont été entendus et, grâce à leur mobilisation, notre joyau cyclable bénéficiera des soins qu’il mérite pour continuer à faire le bonheur des Québécois et des visiteurs. Il s’agit à coup sûr d’une décision qui se traduira par des retombées économiques pour l’industrie récréotouristique ainsi que pour les nombreuses municipalités que sillonne la magnifique Route verte.





