3 suggestions pour le nouveau ministre de la Mobilité durable
Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale
Vélo Québec
8 février 2016
On croirait rêver! Le récent remaniement ministériel a permis de bonifier l’appellation du ministère des Transports pour y inclure la mobilité durable et l’Électrification des transports. Voilà une très bonne nouvelle! Nous croyons d’ailleurs que le ministre Daoust doit agir rapidement s’il entend nous démontrer qu’il prend la mobilité durable au sérieux. Voici pour lui trois suggestions.
Sauver la Route verte
Premièrement, le nouveau ministre doit rétablir le budget d’entretien et de développement des infrastructures de la Route verte pour le ramener à ce qu’il était il y a un peu plus d’un an. Depuis l’automne 2014, des citoyens, des élus locaux et plusieurs députés se sont mobilisés pour réclamer au ministère des Transports qu’il ne laisse pas tomber ce projet collectif dans lequel tant de gens se sont impliqués et qui a requis des investissements majeurs dans toutes les régions du Québec. Aller en ce sens enverrait un signal clair et cohérent, à savoir que le ministère des Transports… et de la mobilité durable croit à la Route verte, comme ce fut le cas au cours des deux dernières décennies.
Investir et réglementer en faveur du vélo
Deuxièmement, le ministre doit reconnaître la place du vélo comme moyen de transport à part entière, au Québec, en y consacrant 5 % de son budget. Ce serait une bonne façon de s’engager concrètement dans la mobilité durable tout en envoyant un signal fort aux municipalités.
Troisièmement, le ministre doit aussi faire preuve de leadership pour amener la société québécoise à reconnaître la légitimité réelle du vélo. Pour faire passer ce message, le ministère doit procéder à une refonte du Code de la sécurité routière qui ferait la promotion du principe de prudence sur nos routes (où le plus gros doit faire attention au plus petit). Et le ministère doit s’assurer que les articles de loi qui concernent le vélo soient adaptés à la pratique cycliste du XXIe siècle. Ce projet de loi doit être déposé ce printemps. Espérons que l’échéancier sera respecté pour enfin moderniser ce code conçu à la fin des années 70, lorsque le vélo était encore considéré uniquement comme un loisir.
En bref, le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification doit devenir le leader de la mobilité durable au Québec, ce qui représente un changement de paradigme considérable. Nous pensons que la table est mise pour que le Québec conserve sa position de leader nord-américain en poursuivant les actions qui lui ont permis, jusqu’à présent, de se démarquer de ses voisins.





