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À l’école, faut-il pousser les enfants à manger tout leur lunch?

Stéphanie CôtéStéphanie Côté
Nutritionniste
Extenso / Nos Petits Mangeurs
8 septembre 2015

À chaque début d’année scolaire, les éducateurs qui surveillent mes enfants à l’heure du dîner me disent comment ils planifient gérer leur boîte à lunch. Certains demandent aux enfants de tout manger, d’autres au moins la moitié. Il y en a aussi qui exigent des enfants qu’ils mangent tant de bouchées de leur sandwich ou de leur Thermos avant de manger leur dessert. J’explique alors : « Gérer leur boîte à lunch? Ce n’est pas nécessaire. Ils la gèrent eux-mêmes et je souhaite que ça demeure ainsi. »

Un peu, beaucoup… ça dépend

C’est à chaque enfant de décider de la quantité d’aliments qu’il mange, car lui seul est en contact avec son estomac. Sa faim varie de jour en jour et même au cours de la journée, donc personne d’autre que lui ne peut déterminer ses besoins. On n’insiste pas non plus pour 2-3 bouchées de plus dans le but de prévenir une fringale en après-midi. L’enfant mange pour combler sa faim du moment, pas pour prévenir une faim future. Une collation est prévue en après-midi à cet effet. L’enfant doit pouvoir cesser de manger lorsqu’il n’a plus faim. Repousser la limite et se sentir plein n’est pas souhaitable.

Encadrer plutôt que contrôler

Le rôle de l’adulte est d’encadrer et non de contrôler l’enfant. Il peut l’aider à reconnaître ses signaux de faim et de satiété en lui demandant par exemple : « comment te sens-tu quand tu as faim? » ou « comment sais-tu que tu as assez mangé? ».

Si l’enfant n’aime pas son lunch ou s’il trouve qu’il en a beaucoup trop, l’éducateur peut lui suggérer d’aider son parent à préparer sa boîte à lunch. C’est une habitude qui responsabilise l’enfant, qui lui permet de développer ses connaissances et compétences culinaires, et qui contribue à réduire le gaspillage alimentaire.

Le dessert sans condition

Chaque enfant devrait pouvoir manger son dessert s’il en a un dans sa boîte à lunch et ce, qu’il ait fini son repas principal ou non. On peut suggérer aux parents d’inclure une seule portion de dessert et d’en choisir un qui soit nourrissant. Le dessert est ainsi un complément au repas, plutôt qu’une gourmandise. L’enfant ne peut pas s’en nourrir uniquement.

Les éducateurs sont les meilleures personnes pour gérer un groupe d’enfants qui dînent. Mais les meilleurs pour gérer les boîtes à lunch, ce sont les enfants eux-mêmes. Ce travail d’équipe et ce partage de responsabilités contribueront du même coup à créer une ambiance agréable aux repas. Tout le monde en sortira gagnant!

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