Veille - Premières Nations et Inuits

Le quart des enfants inuits d’âge préscolaire vivent une insécurité alimentaire grave

Au Canada, l’insécurité alimentaire touche gravement le quart des enfants inuits d’âge préscolaire : parmi eux, 90 % ont faim, 76 % sautent des repas et 60 % doivent parfois passer une journée sans manger.

C’est ce que montre un rapport du Conseil des académies canadiennes intitulé La sécurité alimentaire de populations autochtones dans le nord du Canada.

En 2007-2008, le taux d’insécurité alimentaire du Nunavut s’élevait à 68 %, soit le plus haut taux d’insécurité alimentaire de toutes les populations autochtones des pays développés, selon une enquête sur la santé des Inuits citée dans le rapport.

Dans cette région, pour la même période, le coût moyen de la nourriture pour une famille a été de 19 760 $, alors que le revenu de 49 % des Inuits était inférieur à 20 000 $.

Les ménages autochtones du Canada vivant à l’extérieur des réserves souffrent 2 fois plus d’insécurité alimentaire que les ménages non autochtones. Ces taux sont encore plus élevés chez les ménages avec enfants, et les femmes sont davantage touchées que les hommes.

Selon le rapport du Conseil, en plus de certaines politiques d’assimilation, la transition entre le mode de vie traditionnel et l’alimentation moderne serait en partie responsable des problèmes de santé des autochtones du Nord. Ces derniers ne s’alimentent plus seulement de viandes ou de poissons d’origine locale, riches en nutriments. Ils ont maintenant accès à des aliments transformés et peu nutritifs, qu’ils achètent dans des magasins du Nord.

Solution prometteuse

Pour lutter contre cette tendance à la malbouffe et à l’insécurité alimentaire, le Conseil propose que le Canada s’inspire du Groenland. Depuis 150 ans, des marchés à ciel ouvert y sont gérés par les autorités locales, et les prix sont fixés par l’association des chasseurs et pêcheurs.

Fondé en 2005, le Conseil des académies canadiennes est un organisme indépendant à but non lucratif qui produit des évaluations scientifiques indépendantes servant à alimenter l’élaboration de politiques publiques au Canada.

Pour consulter le rapport

Source : Le Devoir

Conseil québécois sur le poids et la santé - 3 avril 2014