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La théorie de Kingdon (capsule 20)

logo de Kino-Québec La théorie de Kingdon est relativement simple et permet de mieux apprécier le processus politique de prise de décision. Cette théorie vise à comprendre pourquoi certains sujets deviennent des priorités politiques et d’autres non.

Une politique voit le jour à la suite de plusieurs étapes : l’émergence du problème et son intégration dans la liste des priorités gouvernementales, la formulation des solutions possibles, le choix des solutions retenues, leur mise en œuvre et l’évaluation de leurs effets.

Kingdon a défini trois courants :

  • 1) les problèmes, dont les sources sont diverses (administrations déjà en place, crise ou désastre, évaluation des programmes existants, budgets);
  • 2) les solutions, où le rôle des experts est prépondérant;
  • 3) la politique, c’est-à-dire l’environnement politique pouvant influencer le choix de la solution ou l’intégration du problème dans la ligne d’action du gouvernement. Il peut s’agir d’une tendance nationale (certains pays préconisent certains types de solution), du climat politique (une crise ou une période calme), des changements dans l’opinion publique ou encore de certains mouvements sociaux.

Selon Kingdon, une politique est adoptée lorsqu’il y a présence des trois courants parce qu’ils créent une opportunité politique.

Cela signifie que, même si vous avez la meilleure solution pour un problème que vous jugez important, il est primordial de créer ou d’attendre une opportunité afin qu’elle soit appliquée. Par exemple, une directrice d’école trouve, de concert avec les professeurs, que les élèves ne sont pas assez actifs sur l’heure du midi (problème). La solution trouvée est de permettre aux élèves d’expérimenter de nouveaux sports pendant la pause du dîner (solution). Afin d’intéresser les élèves et de rendre le tout agréable, l’équipe-école décide d’utiliser le contexte de l’année olympique pour sensibiliser les jeunes aux nouveaux sports et à l’importance d’être actif (contexte politique).

Il faut comprendre que les solutions n’émergent pas toujours à la suite de l’énoncé d’un problème. Il s’agit plutôt du contraire dans les cas, assez fréquents, où la solution, soutenue par un groupe d’influence, doit être associée à un problème dans un contexte politique favorable. Exemple : la lutte contre la sédentarité, qui avait pour principale solution la promotion de l’activité physique, a cédé le pas à la lutte contre les maladies non transmissibles comme l’obésité et le diabète de type II. La solution qu’est la promotion de l’activité physique est toutefois encore couplée au problème de la sédentarité. Une même solution peut servir à résoudre différents problèmes.

Rédaction : Marie-Pierre Arsenault et Guy Thibault - Kino-Québec

Référence

Kingdon JW (1995) Agendas, Alternatives and Public Policies. New York, Harper Collins, 280 p.

Lemieux V (2002) L’étude des politiques publiques, les acteurs et leur pouvoir. 2e édition. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 195 p.

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