Quel processus mène à l’adoption d’un mode de vie physiquement actif? Quels sont les facteurs favorables ou défavorables? Les réponses à ces questions permettront de concevoir des politiques, des programmes ou des outils de promotion plus efficaces.
Le fait qu’un jeune pratique ou non des activités physiques et sportives dépend de facteurs individuels, de même que des environnements socioculturel, physique, économique et politique dans lesquels il évolue. Certains facteurs sont modifiables. D’autres, comme le sexe, le poids ou le revenu familial, ne le sont pas, ou très peu. Cependant, ils peuvent nous aider à cibler des groupes particuliers. Par exemple, les filles, parce qu’elles sont généralement moins actives que les garçons, ou les jeunes de familles à faible revenu, parce qu’ils ont tendance à être moins actifs que ceux de familles à revenu élevé.
Voyons maintenant les principaux déterminants individuels et environnementaux sur lesquels on peut agir.
Facteurs individuels
Pour être actif, on doit d’abord en avoir l’intention. La motivation est déterminée, entre autres, par le sentiment d’efficacité personnelle. Un jeune qui sait qu’il a les capacités pour pratiquer une activité physique et surmonter les obstacles pouvant l’en empêcher, sera d’autant plus motivé.
Cette confiance est le résultat d’expériences de réussite dans un sport ou une activité physique. Pour que les jeunes puissent vivre de telles expériences, il faut les aider à développer, dès la petite enfance, leurs habiletés motrices de base : courir, sauter, lancer, frapper une balle, etc.
Plus leur sentiment d’efficacité personnelle sera fort, plus les filles et les garçons auront le goût d’être actifs.
Autres éléments importants de la motivation : les connaissances, les croyances et les attitudes. Lorsqu’un jeune se pose la question « est-ce que je vais tirer plus d’avantages que d’inconvénients à être actif? », sa réponse est basée sur ses connaissances et ses croyances. Plus la balance penchera du côté des avantages, plus il sera susceptible d’être actif.
Une façon de « mousser » les avantages consiste à miser sur le plaisir que procure la pratique régulière d’activités physiques et sportives, parce que c’est la principale raison qui incite les jeunes à être actifs.
L’environnement socioculturel
L’environnement socioculturel agit sur la motivation et la décision de passer à l’action. Il comprend notamment : la culture, le soutien et l’encadrement parental, l’encadrement scolaire, l’attitude et le comportement des amis et, enfin, les services offerts.
La culture représente les valeurs, les croyances et les coutumes des membres d’une collectivité. Elle contribue à ériger, ou à modifier, les normes sociales qui, elles, dictent ce qui est bon et bien de faire. Par exemple, si l’on veut créer un monde où « il est normal » que les jeunes bougent, il faudrait valoriser davantage les activités physiques et, peut-être même, les démystifier auprès de la population.
Les parents sont les premiers concernés par le bien-être et la condition physique des jeunes. Leur participation est déterminante; leurs encouragements et leur soutien ont une influence décisive sur la pratique d’activités physiques et sportives de leur enfant, sur ses choix et sur son sentiment d’efficacité personnelle. S’ils sont bien informés de l’importance de leur rôle, les parents deviendront des acteurs efficaces de changement.
De son côté, le milieu scolaire offre aux jeunes de nombreuses occasions d’être actifs et d’améliorer leur niveau d’activité physique. Que ce soit dans les cours d’éducation physique et à la santé, pendant les activités parascolaires, les récréations, la période du dîner ou le temps passé au service de garde, les activités doivent les aider à développer leurs habiletés motrices ainsi qu’à vivre des expériences de réussite. Par conséquent, ils auront confiance dans leurs capacités, ce qui, par ricochet, pourrait les encourager à être actifs toute leur vie.
L’attitude et le comportement des amis constituent un puissant moteur de motivation, surtout à l’adolescence. Par leur exemple et leurs encouragements, les amis peuvent inciter les plus sédentaires, spécialement les filles, à passer à l’action. Les « modes » changent rapidement. Mais, ce qui ne change pas, c’est l’importance d’appartenir à un groupe. Il faut donc concevoir des moyens de promotion qui rejoignent les jeunes par l’entremise de leurs amis.
Bref, les jeunes dont l’entourage souhaite qu’ils soient actifs seront davantage motivés à le devenir, et à le rester.
Les services offerts aux jeunes proviennent de plusieurs sources : municipalités, écoles, organisations de sport et de loisir. On sait que des services diversifiés facilitent le passage à l’action, en autant qu’ils correspondent aux intérêts, aux besoins et au niveau de développement des jeunes. Autre condition incontournable : ils doivent être disponibles et accessibles aux jeunes de tous les milieux socioéconomiques, tant sur le plan de la tarification que sur celui de l’horaire et de l’emplacement.
L’environnement physique
Si l’environnement physique peut être une source de motivation, il aide surtout à passer à l’action. Il comprend les installations sportives et récréatives, les parcs urbains, les sentiers piétonniers et les voies cyclables.
Des parcs et des espaces publics bien aménagés, entretenus avec soin, sécuritaires et accessibles encouragent la pratique d’activités physiques et sportives.
Par ailleurs, les municipalités où l’on peut se déplacer à pied ou à vélo en toute sécurité représentent un atout de taille. Elles se distinguent par une forte densité résidentielle, par de nombreux commerces et services de proximité, et par un réseau de transport où des routes, des pistes cyclables et des trottoirs, favorisent les déplacements non motorisés.
L’environnement politique et économique
On comprend aisément comment l’économie agit sur plusieurs déterminants des environnements socioculturel et physique. L’environnement politique, avec sa multitude de programmes, politiques et mesures, a aussi des effets sur le niveau d’activité physique des jeunes. Des effets qui se feront sentir à court, moyen et long terme.
Il est donc essentiel que les élus et les personnes occupant un poste décisionnel comprennent l’importance, et même l’urgence, de promouvoir et de soutenir l’adoption d’un mode de vie physiquement actif chez les jeunes, à l’aide de mesures appropriées.
Conclusion
Somme toute, l’augmentation du niveau de pratique d’activités physiques et sportives des jeunes passe par des stratégies qui tiennent compte, à la fois, des déterminants individuels et des environnements socioculturel, physique, politique et économique.
Une capsule de Kino-Québec