Depuis la fin des années 70, la condition physique des jeunes s'est détériorée. À un point tel, qu'ils sont de plus en plus nombreux à présenter des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires.
Les statistiques révèlent aussi une augmentation de l'embonpoint et de l'obésité, tant chez les enfants que chez les adolescents. L'obésité juvénile est donc devenue un problème de santé publique. Autre source de préoccupation : une trop grande proportion de jeunes ne font pas assez d'exercice.
D'où l'importance d'agir rapidement et efficacement.
Les activités physiques et sportives pratiquées durant l'enfance et l'adolescence ont plusieurs effets salutaires sur les plans physique et psychologique. Les jeunes devraient donc en faire le plus possible chaque jour.
Mais, pour favoriser une pratique régulière et ininterrompue, il faut agir à la fois sur les facteurs individuels et sur les environnements socioculturel, physique, politique et économique des jeunes.
Tout le monde doit mettre l'épaule à la roue : parents, spécialistes de la santé et de l'éducation, personnel d'encadrement des activités physiques et sportives, élus et leaders d'opinion, pour ne nommer que ceux-là.
Éléments de mieux-être
La pratique régulière et ininterrompue d'activités physiques et sportives durant l'enfance et l'adolescence a des répercussions sur plusieurs aspects de la vie des jeunes : condition physique, santé physique, bien-être psychologique et santé mentale, compétences sociales, habiletés cognitives, réussite scolaire et autres habitudes de vie saines.
Par exemple, l'exercice améliore l'aptitude cardiorespiratoire, favorise la santé osseuse et contribue à rehausser l'image et l'estime de soi.
Il y a plus.
En aidant les jeunes à développer leurs habiletés à résoudre des conflits, la pratique d'activités physiques améliore leurs compétences sociales. Elle joue également un rôle dans la réussite scolaire, car elle favorise la concentration
Enfin, les jeunes qui sont actifs ont tendance à avoir d'autres habitudes de vie favorables à la santé, dont une alimentation saine et équilibrée.
Selon plusieurs recherches, il n'y a pas de seuil minimal d'activités physiques à partir duquel les effets bénéfiques se font sentir. On ne peut donc déterminer quel devrait être le niveau exact d'activité physique des enfants et des adolescents.
C'est pourquoi, en vue de l'élaboration de nouvelles lignes directrices, le Comité scientifique de Kino-Québec recommande que les jeunes pratiquent, idéalement tous les jours, le plus d'activités possibles. La notion de régularité est essentielle, parce que la plupart des bienfaits de l'exercice disparaissent s'il y a interruption de la pratique.
Plus le volume et l'intensité sont élevés et les exercices diversifiés, plus les effets seront salutaires, sauf, bien sûr, dans les cas d'entraînement excessif.
Déterminants
La pratique régulière d'activités physiques et sportives est influencée par des facteurs individuels et par les environnements socioculturel, physique, politique et économique des jeunes. Les stratégies doivent prendre en compte chacun de ces éléments.
Parmi les facteurs individuels, l'un des plus décisifs est le sentiment d'efficacité personnelle. Or, pour se sentir efficace, il faut maîtriser les habiletés motrices de base qui permettent de pratiquer plus facilement, et avec plus de plaisir, un grand nombre d'activités physiques et sportives.
Les normes sociales constituent un facteur environnemental majeur. Par exemple, l'approbation que les jeunes perçoivent de leur entourage détermine fortement leur intention de pratiquer ou non des activités physiques et sportives.
Facteurs d'abandon
À l'adolescence, les garçons et les filles acquièrent de nouveaux intérêts. Diverses raisons peuvent alors faire pencher la balance opposant les « coûts » et les « bienfaits » qu'ils associent aux activités physiques et sportives. Le fait d'avoir plus d'occupations et de contraintes, comme les études, le travail et les activités sociales, et donc moins de temps, constitue le principal motif d'abandon.
Il importe, encore une fois, que les enfants fassent le plus tôt possible des exercices diversifiés pour développer leurs habiletés motrices. Ainsi, ils pratiqueront avec plus de plaisir des activités physiques, et ils seront moins tentés d'abandonner.
Même chose si l'encadrement et les conditions de pratique sont appropriés à leur condition physique ainsi qu'à leurs habiletés et à leurs aptitudes naturelles.
Si les encouragements des parents et du personnel d'encadrement peuvent motiver les jeunes à exceller, trop de pression peut parfois les pousser à abandonner. La prudence s'impose!
Bref, le maintien de la pratique sportive à l'adolescence passe par un bon encadrement axé sur le plaisir.
Conclusion
En terminant, rappelons que plus les enfants et les adolescents feront d'activités physiques et sportives, plus les effets bénéfiques seront importants. Et, pour y parvenir, il faut agir à la fois sur des facteurs individuels et sur les environnements socioculturel, physique, politique et économique.
Promouvoir l'activité physique et le sport auprès des enfants et des adolescents représente une vaste entreprise. Une entreprise qui nécessite la sensibilisation et l'engagement de plusieurs acteurs des milieux de vie des jeunes.
C'est une question de santé publique, mais aussi un véritable enjeu de société.
Une capsule de Kino-Québec