Dans le sport, comme dans d'autres domaines, les filles, c'est pas pareil! Comme nous l'apprend ce graphique, elles sont moins actives que les garçons.
Au primaire, une fille sur deux fait l'équivalent d'au moins 7 heures et plus d'activités physiques et sportives d'intensité moyenne par semaine. Au secondaire : une sur trois.
Une différence inquiétante qu'il faut comprendre, pour mieux la combattre.
Éléments de mieux-être
Dans l'ensemble, les bienfaits de l'exercice sont les mêmes pour les garçons et pour les filles : amélioration de la santé cardiovasculaire, de la condition physique, de la réussite éducative et de l'estime de soi.
Pour les filles, il y a plus.
Pendant l'adolescence, mais surtout avant la puberté, les activités avec mise en charge augmentent la densité et la force des os, réduisant ainsi les risques futurs d'ostéoporose, un risque de santé qui touche une femme sur cinq après 50 ans.
Celles qui sont physiquement actives entre 12 et 24 ans diminuent leur risque de cancer du sein d'environ 20 %, même si elles abandonnent l'activité physique à l'âge adulte. La réduction du risque est plus importante chez les femmes qui demeurent actives à l'âge adulte.
Enfin, si les filles savaient que l'exercice contribue à diminuer l'inconfort des menstruations et à régulariser le cycle menstruel, elles seraient peut-être plus nombreuses à… bouger.
Toutefois, les facteurs liés à la santé ont peu d'effets sur la motivation des jeunes, garçons ou filles.
Alors, qu'est-ce qui fait courir les filles?
Avant tout, les filles veulent avoir du plaisir et, particulièrement à l'adolescence, passer du temps avec leurs amis.
Pour renforcer ces motivations, on peut :
Souvent, les filles font aussi de l'exercice pour améliorer leur apparence ou perdre du poids. Mais, en l'absence de changements rapides ou jugés insuffisants, plusieurs abandonnent.
Pour lutter contre le culte de la minceur et du corps parfait, il faut informer les filles et leur entourage des dangers physiques et psychologiques associés à une préoccupation excessive à l'égard du poids. Tout en insistant sur les autres effets bénéfiques de l'activité physique, tels la confiance et l'estime de soi.
Qu'est-ce qui empêche les filles de passer à l'action?
Le manque d'habiletés physiques et motrices constitue l'une des barrières les plus importantes à l'activité physique des filles.
Plusieurs adultes, et aussi plusieurs jeunes, croient encore que l'activité physique et le sport, c'est davantage « l'affaire » des garçons que des filles. Une fausse croyance qui peut retarder l'acquisition des habiletés motrices de base, comme courir, sauter, lancer, frapper une balle.
Pour y remédier, il existe des solutions, notamment des exercices qui favorisent, dès la petite enfance, l'acquisition des habiletés motrices de base. Plus tard, d'autres activités viendront perfectionner des habiletés et des compétences, grâce auxquelles les filles pourront vivre des réussites.
Plus les filles connaîtront des succès, plus elles se sentiront compétentes, plus elles auront du plaisir, et plus elles seront motivées à bouger.
Spécialement à l'adolescence, les filles n'aiment pas montrer leurs habiletés physiques, surtout devant les garçons. Une solution : des activités physiques et sportives « entre filles », comme le cheerleading, le Hip! Hop!, la ringuette ou la corde acrobatique.
Par ailleurs, elles sont sensibles à l'inconfort physique. C'est pourquoi, il est conseillé :
Et, si on les aide également à acquérir des habiletés de leader, d'organisatrice ou de guide, elles gagneront en assurance et s'affirmeront davantage.
La motivation des filles est aussi liée aux services offerts par l'école, la municipalité et les associations.
Ces services doivent correspondre à leurs goûts et à leurs besoins. Pour les connaître, il s'agit de leur demander, tout simplement!
Ensuite, on pourra établir des programmes basés sur :
60 % des adolescentes perçoivent la compétition comme une source de motivation et de plaisir. Bien. Sauf que 40 % y voient une source de stress.
Il serait alors astucieux d'offrir des activités où les filles peuvent choisir entre un contexte participatif ou compétitif. Si l'on veut qu'elles apprennent à apprécier la compétition, on peut créer des conditions se rapprochant de la compétition sous forme d'exercices et de jeux.
L'environnement physique joue un rôle déterminant dans l'activité physique des filles.
Par crainte d'accidents ou d'agressions, les parents empêchent davantage leurs filles que leurs fils de jouer à l'extérieur. L'insécurité perçue par les parents constitue souvent une barrière importante à l'activité physique des filles.
Heureusement, les moyens ne manquent pas pour améliorer la sécurité des lieux et des aires de pratique. Par exemple :
Bien sûr, les parents doivent être informés des mesures de sécurité mises en place.
Conclusion
Vu le faible niveau d'activité physique des filles, il y a urgence d'agir, en particulier au moment où elles passent du primaire au secondaire, période critique où elles sont trop nombreuses à abandonner les activités physiques et sportives.
On doit miser sur des activités diversifiées :
Et, si on implique les filles dans le choix et le déroulement des activités, on maximise les chances de succès!
Une capsule de Kino-Québec