Plus de la moitié des jeunes font moins de 60 minutes d'activité physique par jour, ce qui est insuffisant pour atteindre un niveau d'activité physique minimal concédant des bénéfices pour la santé. Pour renverser cette tendance, le transport actif représente une avenue fort intéressante.
« Le transport actif et sécuritaire, c'est simple. C'est toute forme de déplacement où l'énergie motrice est apportée par un individu qui se déplace pour un motif utilitaire, c'est-à-dire qu'il part d'un point A, par exemple, sa résidence, pour se rendre à un point B, qui pourrait être, par exemple, l'école. »
« Des exemples de transport actif et sécuritaire, il y en a de toutes sortes. Ça peut être simplement un enfant qui se rend à pied à l’école tous les jours. Ça peut être aussi de se rendre au parc à vélo, en famille. Se rendre au parc à vélo en famille c’est une bonne façon d’apprendre à un enfant à rouler sur la rue, parce qu’on a le temps de se rendre, on s’en va simplement s’amuser au parc, donc on roule à la vitesse qui nous accommode. On a donc le temps d’enseigner la bicyclette à l’enfant. »
Ces solutions simples sont efficaces pour augmenter la dépense énergétique quotidienne et le niveau d'activité physique des jeunes. En théorie. Dans les faits, 80 % des enfants du primaire habitent à moins d'un kilomètre et demi de l'école, mais seulement un sur trois s'y rend à pied ou à vélo. Au secondaire, c'est un sur dix qui utilise le transport actif.
Alors, pourquoi le transport actif a-t-il chuté de 50 % en moins de 30 ans?
Il faut savoir que les deux principaux facteurs qui influencent les déplacements actifs et sécuritaires des jeunes sont :
Voyons cela de plus près.
Sécurité
Les modes de déplacements actifs et sécuritaires permettent aux jeunes de créer des liens avec leurs pairs, de mieux s'intégrer socialement. « Le transport actif et sécuritaire permet chez les jeunes permet de développer leur autonomie et leur sens de l'orientation, parce qu'un jeune se déplace fréquemment à pied ou à vélo, apprend beaucoup mieux à découvrir son environnement, et apprend aussi à développer son sens de l'orientation pour mieux se repérer dans son espace. »
Plusieurs parents perçoivent, à tort ou à raison, que leur quartier n'est pas sécuritaire. Ils ont alors le réflexe d'interdire à leurs enfants de se déplacer seuls à pied ou à vélo, et même de jouer dehors.
L'enjeu est important parce que les jeunes qui adoptent un mode de déplacement actif et sécuritaire pour se rendre à l'école et en revenir, sont globalement plus actifs que ceux qui font ces trajets en voiture.
Potentiel piétonnier, installations et équipements
Au Québec, une école secondaire sur deux et une école primaire sur cinq sont situées à proximité de voies cyclables. « Ce qui influence le transport actif et sécuritaire, c'est essentiellement la proximité et l'accessibilité des lieux de destination. Le fait d'être proche de notre lieu de destination va beaucoup plus nous encourager à se déplacer à pied ou à vélo. Par contre, par exemple, s'il y a une côte importante ou un boulevard imposant, ça va faire en sorte qu'on va être moins tenté de se déplacer à pied ou à vélo. Finalement, la présence d'aménagements tels que des trottoirs, des voies cyclables, fait en sorte que la population va être plus encline à se déplacer à pied ou à vélo fréquemment pour leurs déplacements quotidiens. »
L'environnement physique joue donc un rôle déterminant dans ce choix. Il est plus tentant d'utiliser un mode de déplacement actif et sécuritaire :
Conclusion
La contribution des milieux scolaires, municipaux, sportifs et communautaires est importante. Celle des parents est… essentielle.
« Tout d'abord, les parents peuvent favoriser le transport actif auprès de leur enfant en leur enseignant les règles de sécurité en se déplaçant à pied ou à vélo le long d'une rue. Ils peuvent aussi donner l'exemple en se déplaçant eux-mêmes à pied ou à vélo, ce qui fait en sorte que les enfants risquent plus d'eux-mêmes de décider de se déplacer à pied ou à vélo. »
« Les parents peuvent les accompagner dans leurs déplacements actifs, par exemple, pour se rendre à l'école. C'est particulièrement important pendant les premières années de scolarité parce que ça permet d'enseigner les rudiments des déplacements actifs aux enfants. Donc on peut prendre le temps de se rendre à l'école pour enseigner à nos enfants à se déplacer à pied ou à vélo. »
« Ou encore, on peut simplement permettre aux enfants de s'amuser plus régulièrement à l'extérieur, de se déplacer activement pour se rendre à destination; parfois le simple fait de rappeler aux enfants qu'ils peuvent se déplacer à pied ou à vélo permet de développer cette habitude-là chez eux. »
Le transport actif est une bonne habitude qui contribue aussi à diminuer la congestion routière et les émissions de gaz à effet de serre. Un argument qui touche particulièrement les jeunes et leur avenir.
Une capsule de Kino-Québec