Qualité de l’alimentation et réussite scolaire (capsule 35)

Le niveau de scolarité influe sur le statut socioéconomique. Or, il a été démontré que le statut socioéconomique a des répercussions sur l’accès aux soins de santé (donc sur la santé), la qualité du logement, l’environnement de travail, des facteurs associés au style de vie (ex. alimentation, activité physique) et des facteurs psychologiques comme l’estime de soi et la perception de l’état de santé.

Les auteurs de la présente étude se sont intéressés au lien entre la qualité de l’alimentation et la réussite scolaire des enfants de cinquième année du primaire en Nouvelle-Écosse. Ils ont examiné les données suivantes :

1. le Children’s Lifestyle and School-performace Study de 2003; il s’agit d’un sondage effectué auprès des parents sur la santé, la nutrition et le style de vie de leurs enfants de dix et onze ans;

2. le Harvard Food Frequency Questionnaire, qui a été rempli par 5 200 enfants;

3. l’indice de masse corporelle des enfants, calculé avec les mesures (grandeur, poids) prises dans les écoles (à la suite du refus d’une commission scolaire, l’échantillon comporte 4 298 enfants);

4. le Elementary Literacy Assessment, un test d’alphabétisation standardisé géré par le ministère de l’Éducation de la Nouvelle-Écosse.

On a divisé les jeunes répondants en trois groupes selon la qualité de leur alimentation. Ainsi, celle des enfants du groupe A) est la plus faible et celle des enfants du groupe C) la plus élevée.

Résultats

• Comparativement aux enfants du groupe A), ceux des groupes B) et C) ont respectivement 26 % et 41 % moins de risque d’échouer au test d’alphabétisation.
• L’adéquation et la variété de l’alimentation sont associées à la réussite scolaire.
• Les enfants qui consomment plus de fruits et légumes et moins de gras ont plus de chance de réussir le test d’alphabétisation.
• Deux fois plus de garçons que de filles ne passent pas le test.
• Une scolarité et un revenu élevés des parents sont associés à une meilleure réussite scolaire des enfants.
• Les enfants de familles nucléaires réussissent mieux au test d’alphabétisation que les enfants de familles monoparentales.
• Les enfants vivant en milieu urbain réussissent mieux le test que ceux vivant en milieu rural.
• Les enfants de milieux défavorisés ont plus de chances d’échouer au test que les enfants de milieux plus favorisés.
• Après ajustement des calculs en fonction du sexe de l’enfant, du revenu et de la scolarité des parents, les enfants des groupes B) et C) ont respectivement 18 % et 30 % moins de chances d’échouer au test d’alphabétisation que les enfants du groupe A).

Jusqu’à maintenant, la majorité des études associant l’alimentation et la réussite scolaire traitaient des effets de la sous-nutrition sur les fonctions cognitives ou, encore, des bienfaits du petit-déjeuner sur la concentration. La présente étude indique qu’au-delà de l’apport calorique, la qualité de l’alimentation est tout aussi importante pour la réussite scolaire.

Rédaction : Marie-Pierre Arsenault et Guy Thibault - Kino-Québec

Référence

Florence MD, M Asbridge et PJ Veugelers (2008) Diet Quality and Academic Performance. J Sch Health 78:209-15.