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Un programme scolaire basé sur l’éducation physique peut-il améliorer la forme physique et réduire l’adiposité chez les élèves du primaire? (capsule 334)

logo de Kino-QuébecLes chercheurs présentent ici un essai expérimental d’interventions en classe s’appuyant sur un programme d’éducation physique et à la santé rigoureux se déroulant pendant toute l’année scolaire auprès d’un groupe témoin et d’un groupe expérimental.

Nous connaissons les risques associés à l’embonpoint et à l’obésité tels que les risques de maladies cardiovasculaires, les problèmes orthopédiques et les contraintes psychosociales chez les adultes. Or, les mêmes risques sont présents chez les enfants.

Pourtant, de 1 enfant sur 5 à 1 enfant sur 3 souffre d’embonpoint ou d’obésité dans le monde occidental. Cette épidémie ne cesse de croître et se répand rapidement. L’une des principales causes de ce problème est la baisse du niveau d’activité physique. D’autre part, nous constatons que les habitudes de vie ne changent pas beaucoup entre l’enfance et l’âge adulte. Il est donc primordial de faire la promotion d’un mode de vie sain et actif dès le jeune âge.

La littérature scientifique mentionne divers essais avec des interventions en milieu scolaire qui n’ont pas donné les résultats attendus. Trop souvent, ces interventions présentaient des lacunes dans la conception et la méthodologie.

Les objectifs poursuivis avec cet essai étaient d’accroître l’aptitude cardiovasculaire, l’activité physique ainsi que la qualité de vie tout en cherchant à diminuer la masse de graisse corporelle et le facteur de risques de maladies cardiovasculaires.

Méthode

L’étude s’est déroulée dans 2 des 26 provinces de la Suisse auprès des élèves de 1re et de 5e année de 28 classes situées en région urbaine et rurale.

Intervention

En Suisse, la loi prévoit 3 périodes de 45 minutes d’éducation physique par semaine. Dans le groupe expérimental, 2 périodes d’éducation physique ont été ajoutées. Les 5 périodes ont été préparées par un groupe d’enseignants experts en éducation physique. Les 3 périodes déjà prévues au programme étaient enseignées par l’enseignant régulier et les 2 périodes supplémentaires étaient enseignées principalement à l’extérieur par des enseignants spécialisés en éducation physique. De plus, chaque jour, de 3 à 5 courtes périodes (2 à 5 minutes) d’activités étaient présentées aux élèves pendant les classes régulières : pour le développement d’habiletés motrices et de la coordination, de même que des jeux d’opposition. Des devoirs quotidiens (préparés par le personnel enseignant l’éducation physique) d’une durée de 10 minutes complétaient l’intervention.

Pendant 3 semaines, au début et à la fin de l’intervention, une batterie de tests médicaux et d’aptitudes physiques a été réalisée.

Résultats

Cette étude indique qu’une intervention touchant à plusieurs composantes de l’activité physique réalisée pendant une année scolaire entière avait une influence sur la composition corporelle, l’aptitude cardiovasculaire, l’activité physique et les risques de maladies cardiovasculaires. En effet, on a constaté une baisse du taux de graisse corporelle et de l’indice de masse corporelle.

En conclusion, une intervention à l’école touchant l’activité physique, réalisée sur une base quotidienne et comprenant notamment des devoirs d’activité physique permet d’améliorer la condition physique et la santé.

Rédaction : Lyne Lyons, Karima Djellouli et Guy Thibault - Kino-Québec

Référence

Kriemler S et coll. (2010) « Effect of school based physical activity programme (KISS) on fitness and adiposity in primary schoolchildren: Cluster randomised controlled trial ». British Medical Journal 340 :c785. www.biomedcentral.com/1471-2458/6/147

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