Retour

Les programmes en activité physique et en nutrition sont-ils efficaces pour diminuer le risque de diabète? (capsule 322)

logo de Kino-QuébecOn sait que des programmes visant à modifier les habitudes de vie, où l’on fait la promotion de saines habitudes alimentaires et d’un mode de vie physiquement actif, contribuent à prévenir ou à retarder le développement du diabète chez les personnes à risque.

Des études avec assignation aléatoire des sujets menées aux États-Unis, en Chine, en Finlande et en Inde ont établi leur efficacité :

  • perte de poids notable (3,5 kg ou plus) et réduction de la prévalence du diabète d’environ 58 % la première année;
  • effet protecteur noté vingt ans plus tard chez 43 % des sujets d’une étude chinoise;
  • réduction de 34 % de l’incidence du diabète observée après 10 ans chez des sujets états-uniens.

Le but de la présente revue de la littérature était de déterminer si ce type d’intervention est faisable en clinique et s’il permet de réduire la prévalence du diabète.

Toutes les études publiées en anglais entre janvier 1990 et août 2009 ont été dépouillées. Elles portaient sur le diabète, l’intolérance au glucose, la perte de poids, la diminution du tour de taille, les changements dans la consommation de gras et de fibres alimentaires, et la pratique d’activités physiques. Sur les 12 études retenues, 4 ont fait l’objet d’une méta-analyse. Les sujets devaient avoir participé à un programme d’au moins 3 mois sur les habitudes de vie, lequel comportait un suivi pour un minimum de 3 mois. Ils devaient également avoir été diagnostiqués comme étant à risque de faire du diabète ou présenter une anomalie dans la régulation du glucose sanguin. Les programmes ont été classés selon qu’ils visaient seulement une habitude de vie (alimentation ou activité physique) ou les 2 à la fois.

Dans la majorité de 12 études, les activités sur l’alimentation étaient encadrées, tandis que celles sur l’activité physique étaient autant encadrées que non encadrées. La durée moyenne des programmes était de 32 semaines et la période de suivi s’étendait sur 12 mois.

Résultats

La méta-analyse révèle :

  • une perte de poids moyenne de 1,82 kg après 1 an, ce qui est inférieur aux résultats obtenus dans les études avec assignation aléatoire des sujets (3,5 kg ou plus);
  • des résultats similaires quant à l’incidence du diabète (diminution de 37 % dans une étude, 23 % dans l’autre);
  • aucune amélioration quant à la tolérance au glucose n’a toutefois été rapportée.

Ces conclusions découlent d’un petit nombre d’études et les périodes de suivi étaient courtes. De plus, les études visant la réduction des maladies cardiovasculaires n’ont pas été retenues, alors qu’une telle réduction peut diminuer le risque de développer un diabète.

Étant donné les différences entre les études, il n’a pas été possible de déterminer le type et les fréquences d’intervention les plus efficaces pour prévenir le diabète. Les facteurs de réussite ne sont donc pas bien cernés. Les résultats sont toutefois encourageants.

Rédaction : Véronique Ouellet St-Denis, Karima Djellouli et Guy Thibault - Kino-Québec

Référence

Cardona-Morrell M et coll. (2010) Reduction of diabetes risk in routine clinical practice: Are physical activity and nutrition interventions feasible and are the outcomes from reference trials replicable? A systematic review and meta-analysis, BMC Public Health 10(653):1-17.

La Zone Partenaires

Des documents enrichissants et variés, produits et partagés par nos partenaires de contenu.

En savoir plus sur les critères d’admissibilité.