Une taxe sur les boissons sucrées, une mesure pour notre santé
Corinne Voyer
Coalition Poids
17 novembre 2014
Le dossier d’une possible taxe sur les boissons sucrées au Québec a fait la manchette à plusieurs reprises depuis la semaine dernière. Cette mesure rallie de plus en plus de Québécois comme en témoignent divers sondages1,2. D’emblée, plus de la moitié des citoyens appuie la mesure. Lorsque celle-ci est associée à un réinvestissement en prévention multipliant ses effets positifs potentiels, l’appui grimpe à près de 80 %! Pas étonnant que le gouvernement songe à aller de l’avant. Regardons cela de plus près…
La taxe : une mesure scientifiquement soutenue et appropriée au contexte québécois
Au Québec, environ 1 enfant sur 5 et 1 adolescent sur 4 boit tous les jours du sucre liquide (boissons gazeuses, énergisantes, fruitées, boissons pour sportifs, limonade, thé glacé, eau vitaminée, etc.). La consommation régulière de boissons sucrées contribue à l’obésité, au diabète, aux problèmes dentaires et à d’autres maladies, comme l’ont démontré plusieurs revues de littérature indépendantes3.
Même s’il y a une part de responsabilité individuelle dans la surconsommation de sucre liquide, l’industrie est aussi redevable en raison de ses pratiques combattives et acharnées de promotion. Le marketing de l’industrie des boissons sucrées est intense et omniprésent, ciblant particulièrement les jeunes.
Devant l’ampleur des tactiques de vente de cette industrie, l’éducation seule, bien qu’importante, ne peut renverser le niveau de surconsommation actuelle. Il faut donc mettre en place des mesures plus fortes pour réduire la consommation de sucre liquide au Québec. La taxe fait partie de ces mesures.
La taxe : de précieux revenus à investir en prévention
La prévention est un investissement rentable et indispensable. Alors que le gouvernement planifie une ambitieuse politique de prévention, la taxe sur le sucre liquide pourrait être le levier qui permettra d’avoir les moyens de nos ambitions de santé et bien-être de la population. À ce sujet, je vous invite à lire notre mémoire, présenté à la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise.
Si le Québec imposait une taxe d’environ 10 cents par litre de boissons sucrées, comme l’ont fait le Mexique ou la France, plus de 80 millions de dollars seraient disponibles pour les saines habitudes de vie et la prévention des maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou le cancer.
Inspirons-nous des succès d’instauration d’une taxe vécus ailleurs
Un engagement concret envers la saine alimentation et la prévention est nécessaire. Au Mexique, une taxe de 1 peso (un peu plus de 8 cents canadiens) par litre de boissons avec sucre ajouté permet, depuis le 1er janvier 2014, de recueillir les sommes nécessaires pour pourvoir les écoles de fontaines d’eau, en plus de réduire la consommation de ces bonbons liquides en envoyant un signal clair de la nocivité d’une surconsommation.
La Coalition Poids dit « Oui à la taxe! ». Et vous, qu’en pensez-vous? Aidez-nous à faire valoir cette mesure pour réduire la surconsommation de boissons sucrées en répondant à ce billet et en le partageant dans vos réseaux !
Références
1Sondage omnibus web effectué par Ipsos, pour le compte de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, auprès d’un échantillon représentatif de 1001 répondants francophones du Québec, âgés de 18 à 74 ans (du 12 au 20 novembre 2012).
2Sondage express effectué par Léger Marketing, pour le compte du Journal de Montréal et de l'Agence QMI, auprès d’un échantillon représentatif de 500 répondants du Québec, âgés de 18 ans et plus (29 septembre 2009).
3Des chercheurs ont fait la démonstration qu’il faut faire preuve de prudence face aux conflits d’intérêts financiers dans la science sur les boissons sucrées : les études financées par l’industrie arrivent souvent à des conclusions différentes ou opposées des études indépendantes.



