Actif ou sédentaire, le jeu libre est bon pour la santé des enfants
Le jeu libre et spontané est bon pour la santé, si on considère celle-ci selon une définition plus large qui englobe également le bien-être émotionnel et social des enfants.
C’est ce que concluent des chercheuses au Département de médecine sociale et préventive de l’Université de Montréal (UdeM) qui viennent de terminer une petite étude sur les préférences de jeu des enfants.
Selon Stéphanie Alexander, finissante au doctorat en santé publique, et sa professeure, Katherine Frohlich, dans un entretien rapporté par le journal Forum de l’UdeM, le jeu est trop souvent instrumentalisé par les organismes de santé : « C’est un moyen d’atteindre différents objectifs, par exemple améliorer la santé physique ou accroître les aptitudes cognitives ou sociales. Évidemment, on doit veiller au développement des jeunes et contrer l’obésité. Mais pour y arriver, doit-on dénaturer le jeu? »
Non, selon les chercheuses. Pour elles, l’idée première du jeu est de réaliser une activité pour le plaisir et sans objectif précis. « Le jeu, présenté comme moyen d’améliorer la santé, se défait de la spontanéité, du plaisir et de la liberté nécessaire au bien-être des enfants », ajoute Mme Alexander.
Le jeu libre et spontané serait notamment bénéfique parce qu’il permet aux jeunes de prendre des risques calculés, un apprentissage essentiel à leur développement. Selon Mme Alexander, les jeunes qui n’ont pas appris à prendre de risques peuvent d’ailleurs éprouver des difficultés à l’adolescence ou l’âge adulte.
Actif ou sédentaire, les bienfaits physiques et psychologiques du jeu seraient si nombreux que les Nations unies en ont fait un des droits de l’enfant.
Le jeu vu par les enfants : pour le plaisir de s’amuser
Pour parvenir à ces constats, les chercheuses ont demandé à 25 enfants de 7 à 11 ans de la région de Montréal de photographier leurs jeux préférés.
Les activités sportives (ballon, vélo, hockey et baseball) sont ressorties parmi les loisirs préférés des jeunes, au même titre que certaines activités plus sédentaires (lecture, casse-tête, tricot, cinéma, jeux vidéo). Les jeunes aiment aussi s’amuser avec des animaux de compagnie ou avec des objets inusités.
Les jeunes ont ensuite été invités à discuter de leurs loisirs préférés. Ils considèrent le jeu comme une activité amusante pratiquée seule ou avec des amis, qu’ils associent à leurs émotions. Les chercheuses ont notamment constaté que le jeu représente pour eux un moyen de vivre du plaisir ou de combattre l’ennui, la tristesse, la peur ou la solitude.
Source : Journal Forum
Conseil québécois sur le poids et la santé et Veille Action – 15 septembre 2014


