Étiquetage nutritionnel : la France s'apprêterait à adopter un code 5 couleurs
Le Haut Conseil de la Santé publique français (HCSP) recommande l'utilisation d'un code 5 couleurs apposé sur le devant des emballages afin de mieux guider les consommateurs dans leurs choix nutritionnels.
L'avis du HCSP, rendu public le 24 août dernier, s'appuie un rapport d'experts dirigé par le professeur Serge Hercberg. Les chercheurs ont pu démontrer, à l'aide d'un questionnaire Internet soumis à 14 230 adultes, que l’utilisation de ce code 5 couleurs (5-C) augmente par plus de 20 fois – comparé au groupe témoin sans code - la capacité des individus à classer correctement les produits selon leur valeur alimentaire.
Vert, jaune, orange, rose et rouge…
Ce code 5-C, qui s'inspire du code trois couleurs en usage au Royaume-Uni, serait encore plus efficace que ce dernier. Selon l'avis du HCSP, même s'il n'est pas parfait, ce code 5-C a le mérite d'être simple, d'attirer le regard du consommateur et de l'aider à mieux évaluer la qualité nutritionnelle des aliments.
Interrogé par le Figaro, le professeur Didier Jourdan, président de la commission prévention du HCSP, fait entre autres remarquer que le code 5-C : «…offre aussi la possibilité de comparer des produits de marques différentes pour privilégier, par exemple, les marques de céréales les moins grasses et les moins sucrées ou les lasagnes bolognaises ou les pizzas qui ont le meilleur profil nutritionnel».
Un code qui ne fait pas l'unanimité
L'arrivée du code 5-C représenterait toutefois un revers pour la grande distribution qui avait cherché à prendre les devants avec son propre système de codification. Nommé «Àquellefréquence», ce système n'a pas vraiment retenu l'attention de la communauté scientifique.
Pour l'heure, le principal reproche de la grande distribution à l'endroit du code 5-C, c'est l'utilisation de la couleur rouge qui, à son avis, serait peu attrayante du point de vue marketing. On lui préférerait la couleur violette. Ce à quoi ne s'opposerait pas le professeur Didier Jourdan.
À noter que le code 5-C, qui n'est pour l'instant qu'à l'étape du projet de loi, servirait d'étiquetage complémentaire et facultatif.
Sources :
Haut Conseil de la Santé publique « Information sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires »
Sciences et Avenir « Information nutritionnelle : le code 5 couleurs est-il plus efficace que les autres ? »
Veille Action – 27 août 2015
